Deux petits éclats de porcelaine

Huitième enquête du capitaine Brunie. 

Depuis le temps que j'écris avec pour cadre la haute-Vienne, il était normal de parler un peu d'une des spécialités de la région, la porcelaine. Lors de mes premiers écrits, j'avais volontairement laissé le sujet de côté histoire de ne pas verser dans la facilité, enfin de me servir de cette spécialité régionale pour faire apprécier mes premiers romans édités (il y en a d'autres écrits bien avant qui verront le jour, un jour, qui sait ?)

Une intrigue solide, beaucoup d'action, et toujours vos personnages préférés qui vous accompagnent le temps de votre lecture, comme des amis sincères dont on aime prendre de temps à autre des nouvelles...

4e de couverture :

Les porcelaines Alfaurt, même si elles ne sont pas les plus cotées à Limoges, sont parmi les meilleures. La famille œuvre dans ce domaine depuis plusieurs générations. Elle a vécu des moments difficiles, mais s'en est toujours bien sortie. Ce dimanche matin de décembre, pourtant, elle va à nouveau connaître l'angoisse. Séléna, la petite fille, a été enlevée la veille. La famille ne désirant pas faire officiellement appel à la police, le commandant Romain Brunie est sollicité pour mener à bien les négociations et ramener l'otage sain et sauf. Mais l'affaire prend une tournure étrange : qui a réellement enlevé la jeune fille ? Et pour quelle véritable raison ? Brunie aura besoin de toute sa sagacité pour éliminer de nombreuses pistes en impasse avant que la vérité ne triomphe... 

Mais comme le soulignait Beaumarchais dans "Le mariage de Figaro", toute vérité est-elle toujours bonne à dire ? Ou bien est-ce nous qui ne sommes pas tous aptes à l'entendre ?


Allez, une petite mise en bouche :

.....C'est alors qu'il la vit.
- Là ! hurla Pateaud.
Les trois hommes sursautèrent, se tournant vers lui, étonnés.
- La forme avec le manteau de pluie qui vient de passer ! répéta-t-il d'une voix aiguë.
En alerte, ils reportèrent le regard à travers la vitre. Au fond de la cour, une ombre noire s'engouffrait sous le porche... à moins que ce ne soit qu'un reflet des arbres s'agitant sous la furie du vent.
- Tu es sûr ? Je ne vois rien de...
La porte venait de s'ouvrir sous la poigne du policier et déjà ce dernier courait vers l'entrée. Sa silhouette imposante franchit rapidement la chaussée, faisant jaillir sous ses semelles des gerbes d'eau froide.

- On donne quand même l'alerte, décida Brunie en s'emparant du micro.

& & &

Pateaud courait vers l'entrée sans se soucier de l'eau qui ruisselait déjà dans son dos. Le temps d'arriver sous le porche, il était déjà trempé. Sans marquer de temps d'arrêt, il pénétra dans l'enceinte du musée. Aussitôt, il vit la forme qui disparaissait derrière les comptoirs d'accueil et de vente de souvenirs en direction des toilettes. D'un coup d'œil rapide, il identifia le ministre, le maire et quelques privilégiés qui, sous la houlette de deux gardes du corps, écoutaient les explications du directeur au beau milieu de l'allée à une trentaine de mètres de là. Alerté par le bruit, l'un des cerbères le scanna en deux secondes, le classant déjà comme danger potentiel. Il fit un pas vers lui tandis que Pateaud brandissait son insigne et désignait le coin des toilettes. Se méprenant sur ses intentions et accusant déjà une prostate défaillante, il reprit sa position.

Le policier ralentit en arrivant près de la porte des sanitaires. Pas besoin de chercher l'intrus, une ligne brillante d'eau claire souillait le sol vers l'accès réservée aux femmes. Avançant avec prudence pour ne pas glisser, armant déjà son bras, Pateaud poussa délicatement la porte. Un sourire de satisfaction lui monta au visage. L'intrus était là, lui tournant le dos. Engoncé dans une sorte de vaste poncho étanche, il s'efforçait d'atteindre la lourde besace qui pendait à ses flancs, sans doute pour saisir une arme. Mais il n'en eut pas le temps. Dans un rugissement de tigre à l'attaque, le policier se jeta sur la forme, la jetant sans ménagement à terre. L'inconnu poussa un cri bref et aigu en s'écrasant sur le sol carrelé tandis que d'un geste assuré par des années de pratique, Pateaud lui emprisonnait les bras dans le dos dans un cliquetis d'acier.

- Alors, on fait moins le malin ! cracha-t-il en retournant sa prise.

Il écarquilla les yeux. L'intrus était une femme, la cinquantaine, plutôt jolie. Son rimmel avait coulé et striait son visage de longues traînées noirâtres. Avec son rouge à lèvres carmin, le policier pensa aussitôt au Joker, Joachim Phoenix, mais trempé comme une soupe. Ses cheveux étaient désordonnés et elle dardait vers lui un regard effrayé. Sous elle, le sac qu'elle portait en bandoulière s'était ouvert, répandant sur le sol de jolis paquets colorés estampillés du nom de grandes marques. L'ombre de l'erreur judiciaire s'imposa aussitôt à son esprit. Mais le pire était à venir. Dans son dos, la porte s'ouvrit et quelques visages se penchèrent vers eux. Ceux des gardes du corps tout d'abord, suspicieux puis eux aussi effrayés, puis celui du directeur du musée, interloqué. Mais le summum de l'horreur, ce fut la face rubiconde du ministre qui, après un regard appuyé à la proie menottée à terre comme une forcenée, balbutia juste ces quelques mots :
- Mais chérie, qu'est-ce que tu fais par terre ???

& & &

La pluie tombait toujours sur Limoges, mais l'orage le plus puissant n'était plus à l'extérieur. Dans le vaste bureau de l'étage, deux hommes penauds faisaient face à un troisième bouillonnant de colère.
- La femme du ministre ! Vous m'entendez Pateaud ? La FEMME DU MINISTRE !!! Mais qu'est-ce qui vous a pris ???
Le coupable baissa la tête sans répondre.
- Et les sommations ? Et la procédure d'interpellation ? Et vous Brunie, qu'est-ce que vous foutiez ?....

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Denis Julin - Littérature, nouvelles et polars
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