To be or not to be edited ?

Chaque auteur en rêve et le choix se pose un jour ou l'autre. Deux solutions existent : se faire éditer ou se charger soi-même de tout le boulot. Les deux solutions offrent leurs avantages et leurs inconvénients. Voyons-les ensemble... Et si vous cherchez absolument la célébrité ou le fric, passez votre chemin car ici tout n'est affaire que de passionnés (quand on a éliminé les requins...).

1) L'édition : Grosse difficulté primaire : se faire remarquer par un éditeur. Pour cela il faut déjà présenter un produit fini (texte corrigé SANS FAUTES, propre, avec des marges et un titre). Sachant qu'un éditeur reçoit entre 10 et 15 manuscrits (ou tapuscrits) par jour, croyez en votre bonne étoile et ciblez bien les maisons d'édition (pas la peine d'envoyer un polar chez des spécialistes de la cuisine, ni de la Science Fiction si l'éditeur ne fait que dans le politique ou la faune locale). Attente entre 2 et 6 mois / prix conséquent en cierges.

Un éditeur indépendant ou une maison d'édition vont vous apporter plein de choses. D'abord, il se chargent DE TOUT financièrement parlant. Alors premier conseil, si un pseudo éditeur vous demande ne serait-ce qu'un euro pour corriger, imprimer ou quoi que ce soit : FUYEZ ! Pour vous soutirer un maximum de pognon, il va vous passer la brosse à reluire (vous êtes super, je n'ai jamais lu un roman aussi bien que le vôtre, etc) et vous finirez avec - 1000 € et 20 bouquins invendables à 25 € !!! C'est ce qu'on rencontre le plus souvent hélas... D'où le dessin du haut !

Donc l'éditeur se charge de tout : corrections, photo de couverture, impression des ouvrages, distribution aux libraires, participation aux salons, etc. Bien entendu, de votre côté, vous demeurez en liaison avec le correcteur et la personne qui représente la maison pour les salons, etc. Vous devez vous rendre disponible pour être présent aux manifestations littéraires et signez des autographes. Vous devrez signer un contrat qui vous lie à l'éditeur pour environ 5 ans et vous garantit en moyenne 5% du prix de vente et une dizaine d'exemplaires gratuits (cela varie selon les éditeurs, bien lire le contrat).

Avantages : on est entre les mains d'un professionnel / Distribution importante (en principe) dont ventes importantes / + facile pour être connu / Participation à des concours / Inscription gratuite à des salons / RIEN À PAYER !!!

Inconvénients : sur 50 mille livres reçus dans l'année, l'éditeur n'en publiera que 15 environ, soit 0.3% de chance pour vous ! / 5% c'est pas derche ! Sur un livre à 14€ cela représente 70 centimes (si 10 mille exemplaires on arrive quand même à 7000 € mais on est plus proche de 500 ou 1000 en général) / Obligation de suivre les consignes de l'éditeur (présence aux salons, deuxième livre dans la foulée, etc). Risque, comme moi, de tomber sur un éditeur fâché avec les distributeurs, ce qui fait que vous en vendrez plus que lui ! Mais vous ne toucherez que 70 cts par bouquin...


2) L'auto-édition : rien à voir avec le camion de la librairie locale, ni l'assistance 100 % de l'éditeur, là vous faites tout le travail. Corrections, mise en page, choix du titre et photo de couverture, préparation de l'impression, récupération des exemplaires imprimés, et vente, c'est pour votre pomme ! En plus, vous avancez les fonds dès le départ (comptez en moyenne 8 € par livre pour 100 ex. d'environ 300 pages en 14.8 x 21). Gros travail au départ, très méticuleux au moment de la demande d'impression (si erreur, tant pis pour vous car l'imprimeur n'imprime que ce que vous lui donnez sans le relire !), recherche constante de postes de vente (salons, libraires, dédicaces locales, etc) et AUCUNE DISTRIBUTION en dehors de votre rayon d'action.

Avantages : Si votre livre vous revient à 8€ et que vous le vendez 14, cela fait 6€ de bénéfice par livre (au lieu de 70 ct / donc 8 à 9 fois plus !) / Totale liberté d'action / Pas de prise de tête avec l'éditeur : le décideur c'est vous ! / Vous publiez le deuxième dans la foulée, à votre rythme.

Inconvénients : vous faites tout le boulot / Pas de distribution à part vos petites mains laborieuses / Pas de participation à des concours officiels / Reconnaissance difficile tributaire du temps / Concours littéraires non ouverts aux auto-édités (protectorat) / Toute la partie administrative sera à votre charge (déclaration auto-entrepreneur, bénéfices, etc).


Note concernant l'éditeur :

Les gros sournois : les plus courants !!! ils vous flattent pour mieux vous plumer (le mot est de circonstance) et vous soutirer du pognon : on les reconnaît à leurs placards publicitaires dans la presse (Cherche auteurs, etc), à leur rapidité de réponse (pas la peine de lire votre bouquin, seul votre argent les intéresse), et aux flatteries de la lettre de réponse.  Passées les premières lignes (ou pages), flatteries, explications, etc on arrive indéniablement à la page "Fric" où l'on vous demande une avance, voire même des frais de correction. Une seule réaction : FUYEZ ! Je me souviens que mon premier roman avait "retenu l'attention" d'une "maison d'éditions, "La pensée universelle du livre" (ils étaient d'ailleurs en liquidation en 1996 (https://www.liberation.fr/livres/1996/05/02/des-auteurs-liquides_172773) . Après 6 pages de blabla on me demandait 69.000 Fr pour publier dont 30.000 d'avance (environ 10.000 € !). Comme je refusais, on m'a fait des propositions de moins en moins chères, j'ai refusé arguant qu"un véritable éditeur ne demandait pas un centime... Mais des enfoirés de ce genre, il y en a pléthore sur le net...

Le véritable éditeur : passons sur les grosses machines comme Robert Lafond, Gallimard ou autres où, à moins d'être excellent à défaut de connaître quelqu'un dans la place, vous ne pourrez y entrer. À 80% ce sera donc un petit éditeur. Qui dit petit éditeur dit petits moyens, mais ce n'est pas rédhibitoire. L'édition est une belle aventure si les deux protagonistes jouent leur rôle, ce qui n'est pas toujours le cas. Souvent votre pourcentage est un peu plus élevé car ils ne disposent pas d'un gros réseau de distribution, qui en général pompe allègrement 50 à 60% du prix du livre, mais inclut la part du libraire (entre 33 et 40 %). 3 cas sont à considérer :

1) Le passionné qui s'implique : Comme vous il y croit. Il aime lire et l'édition est son dada. Il a réellement été séduit par la lecture de votre œuvre et veut s'en charger. Après avoir effectué les corrections avec vous, il édite votre livre, fait un peu de pub puis le confie à ses distributeurs (souvent locaux). Peu de débouchés, mais un travail d'équipe. Il répond toujours présent quand vous l'appelez et vos mails sont lus et répondus en 24 heures. Il règne une confiance mutuelle, presque familiale. De votre côté, vous assurez les salons et les dédicaces qu'il organise et même si vous en ratez une ou deux, il ne vous en voudra pas. Ce sont les plus rares mais les plus intéressants. Vous ne gagnerez pas grand chose mais vous partagerez votre passion avec lui, avec vos lecteurs et d'autres auteurs. J'ai connu ce genre d'éditeur, 2 en fait, avec lesquels je suis d'ailleurs resté en très bons termes...

2) Le passionné qui ventile : Lui aussi il y croit. Votre livre lui plaît, mais il a une organisation de merde. Il va s'occuper de tout qu'y dit ! Oui, mais en fait ses doigts sont des passoires par lesquelles votre patience s'écoule et s'amenuise. Il vous fera signer un contrat qu'il ne vous renverra pas (oubli). Les corrections sont effectuées par un ou une stagiaire (retraité(e) la plupart et bénévole). Le titre lui convient ou non, faut voir. La photo de couverture fait appel à un maquettiste débordé que vous n'aurez jamais au téléphone. Il publie 5 livres dans l'année et il y en a encore 18 avant le vôtre. Bref, de fil en aiguille, tout cela prend du temps. Ajoutez qu'en plus vos mails n'obtiennent aucune réponse (pas avant 15 jours, et encore s'il les voit) et que la réponse sera plus que laconique, presque séquentielle (oui, non, je sais pas, etc). Parfois même il reprend votre propre mail pour ajouter par ci par là un ou deux mots. Attention, ce n'est pas un gros sournois, juste un exalté dépassé par les événements, un gentil incapable, peut-être le pire ! Comme il brasse du vent, son distributeur lui fait payer le maximum et n'assure pas le service (d'ailleurs il est souvent fâché avec la corporation car incapable de la gérer). Bien entendu, il n'a pas le temps de s'occuper de choisir des salons... J'ai connu ce genre d'éditeur. En fait, il s'est écoulé 3 ans entre son premier mail et la sortie de mon livre. À part les corrections, j'ai fait tout le reste : choisi le titre, rédigé le 4e de couverture, pris moi-même la photo de présentation, choisi les salons, assuré la promotion du livre et bien d'autres. Il a fallu que je me batte pour me faire rembourser deux panneaux publicitaires et quelques flyers (il était prêt à m'en fournir mais, le délai... Et puis le maquettiste...). Au final, j'ai vendu personnellement plus de livres que lui !  Ce cas de figure vous apporte les inconvénients de la maison d'édition ET ceux de l'auto-édition sans aucun avantage !!! Attention, ce type d'éditeur n'est pas un voleur ni un arnaqueur (voir Les gros sournois), c'est souvent une personne respectable, mais qui n'a pas les moyens de ses ambitions et se repose sur les autres. Au final, mérite-t-il bien son argent ? Assure-t-il bien son rôle d'éditeur ? Réponse : NON ! Mais cela aurait pu être une belle aventure, avec un peu d'attention de sa part...

3) Le cas particulier : pas si particulier en fait car on le trouve partout. C'est le petit, l'obscur, le sans grade. Il est un peu ou beaucoup passionné, il n'a pratiquement pas de moyens et chaque nouveau livre est un risque majeur pour son équilibre budgétaire.  Se lier à lui c'est l'équivalent d'une inscription à un stage survie : faudra nager comme un fou et ne compter que sur vous-même. Il peut publier votre livre sans vous demander un centime mais ne dispose d'aucun moyen de distribution, sauf chez Béber l'épicerie-tabac-presse de son village. Vous serez plus un partenaire acteur qu'un auteur. Même si votre livre est édité sans frais, il faudra bien surveiller les corrections et la mise en page, bref, tout le toutim au risque de retrouver votre prose "bourai de fôttes" en papier recyclé bords édentés noir et blanc et texte tassé comme un banc de sardines en police 08... Ensuite vous serez de tous les salons (inscriptions que vous paierez peut-être selon l'état des finances). Au final, peu de différences avec l'auto-édition sauf que le pognon sera partagé... Ce cas particulier n'est pourtant pas à négliger, surtout pour un premier livre, car vous aurez quelqu'un du métier qui vous aidera et vous apprendra les ficelles.

Au final, hormis les "gros sournois" à éviter absolument, ce sera à vous de décider entre édition et auto-édition. Si vous avez la chance d'être remarqué par un éditeur, lisez bien votre contrat et renseignez-vous auprès d'un autre auteur de son "écurie" avant de signer. Et n'hésitez pas à poser les questions précises : délai de publication, nombre d'exemplaires, pourcentage... Mais l'auto-édition a aussi de solides atouts. Beaucoup d'auteurs célèbres ont commencé par elle, comme Marc-Édouard Nabe, devenu la figure de proue de ce nouveau moyen éditorial qu'il nomme « anti-édition » (Nabe qualifie de parasites les intermédiaires du monde de l'édition, tels le libraire et le diffuseur, et se questionne sur le rôle qu'ils sont censés jouer : « Pourquoi un auteur se contenterait-il de gagner 10 % sur son travail, quand d'autres se gavent au passage avec 34 %, comme les libraires ? »).


Les salons littéraires :

Un dernier mot (encore ?) sur les salons. Ils fleurissent tout au long de l'année d'un bout à l'autre de l'hexagone. Vous en trouverez un facilement. Là aussi il y a matière à discussion. Certains sont avant tout des actions commerciales et leur prix d'entrée est très élevé pour avantager les éditeurs et dissuader les auto-éditions. Les concours littéraires font de même, et souvent les maisons d'éditions essaient de s'arranger entre elles pour alterner d'année en année. Mais en ce qui concerne les salons, c'est souvent organisé par la médiathèque, secondée parfois par la mairie. Le budget conditionne donc la réussite de l'ensemble. Qu'il soit important ou non, certaines choses doivent vous alerter.

Le prix d'entrée. En général, en province, on demande 10 à 15 € maxi de participation à l'auteur (non remboursables si absence de l'auteur sans prévenir, ce qui est largement justifiable car certains s'inscrivent à plusieurs salons le même jour, choisissant au dernier moment lequel aura "l'honneur" de se prévaloir de sa présence ! Ce qui pénalise l'organisateur qui se retrouve avec un auteur en moins ). Pour ce prix, souvent vous disposez d'une table de un à deux mètres, et d'un repas gratuit. Il faudra bien entendu payer celui de votre accompagnateur si vous venez avec. Attention à l'arnaque prix d'entrée n'offrant qu'un mètre linéaire (obligation de payer 10 € en + pour un autre mètre !) et sans repas : on atteint vite 40 € sans les frais de déplacement...

Le nombre de participants : Entre 30 et 40. Au delà, boycottez. Certains organisateurs pratiquent un prix bas mais entassent les auteurs (voir Retour de flammes sur salons / St Martin de Jussac). À moins d'un mètre par personne, c'est de l'abattage pur et simple ! Comment parler avec un visiteur dans ces conditions ?

Le système de vente : soit vous vendez directement au visiteur, soit ce dernier va payer au comptoir central (vente organisée par une librairie, un peu comme une gigantesque dédicace à 50 auteurs). Dans le premier cas, c'est tout bénef pour vous. Dans l'autre, vous cédez 33% au libraire. Si votre livre est vendu 14 € et vous revient à 8 € d'impression, vous récupérez par livre vendu 6€ dans le premier cas, ou 1.38 € dans le deuxième (14 €- 33% = 9.38€) et le libraire 4.62 !!! IL n'y a pas un truc qui cloche là ???

La distance : quel que soit le reste, c'est à vous d'assurer le déplacement. Un salon à 200 km vous obligera à en faire 400 A/R avec les frais correspondant. Sans parler des délais de route.

Les forces en présence : comme je l'ai dit, les petites maisons d'édition sont souvent tenues par des passionnés avec lesquels vous pourrez discuter avec plaisir. Par contre si vous voyez qu'il y a plusieurs maisons d'édition, plusieurs librairies représentées, sachez que la concurrence sera rude. Le truc à fuir : une officine de vente de livres d'occasion qui casse les prix (pourquoi acheter votre livre à 14 € alors que je peux en avoir 5 pour le même prix ???).

Les concours : fréquents dans un salon, on organise un concours en amont pour attirer du monde et récompenser le jour même le lauréat (ou la lauréate). Souvent, ce truc anodin vous titille par la flatterie et permet à l'organisateur de récupérer à bon compte plusieurs livres pour la bibliothèque locale (on ne vous les rend jamais après !). Et ne vous leurrez pas : s'il y a une librairie ou une maison d'édition à la base de l'organisation, ce sera un de ses poulains qui remportera le prix. À vous de flairer le piège... (Voir aussi St Martin de Jussac). De toute manière, même si votre livre porte la mention : Prix Rastaquouère-Tartempion, cela ne le fera pas vendre d'avantage, et les organisateurs des concours jouent sur votre ego (j'ai le prix du Lyon's club du centre 2019 pour mon premier roman, et mes chevilles sont normales...)

Vous : vous voulez être apprécié, passer un bon moment, voici quelques trucs.

1) Ne vous croyez pas sorti de la cuisine à Jupiter ! Écrire est un passe-temps, une passion. Vous n'êtes pas le seul à la pratiquer et certainement pas le meilleur dans ce domaine. Considérez simplement que vous pratiquez un loisir, sans en attendre gloire et argent. L'humilité a du bon, elle vous permettra de vous faire apprécier et de découvrir d'autres passionné(e)s comme vous. Sachez vous taire, écouter et proposer un coup de main aux organisateurs, ils vous en seront gré. Et de temps à autre, achetez un livre à un auteur (ou auteure) inconnu(e), vous n'imaginez pas les belles choses qu'on peut dénicher !!!

2) Respectez les règles : vous vous inscrivez à un salon, c'est bien. Vous avez un empêchement de dernière minute, cela arrive, alors respectez les organisateurs en les prévenant, même le matin fatidique. Ils seront rassurés sur votre sort et vous passerez pour une personne polie. En arrivant, écoutez-les, garez-vous là où ils le souhaitent, installez-vous, proposez de l'aide à d'autres, acceptez que certaines choses promises ne soient pas là en échangeant vos idées (et non en gueulant comme un putois !). Il pleut ! (les organisateurs ne font pas la météo !). Il n'y a personne ! (les organisateurs ne sont pas sensés aller débusquer les visiteurs comme des lapins dans leur terrier). Si le prix du repas est au bon vouloir de l'auteur, ne faites pas le coup du billet de 5 € sous prétexte que la salade était craquante ou le riz un peu trop cuit (il y a même des salauds qui ne donnent pas un seul centime !!! Honte à eux !). Certains se cassent le Q depuis des mois pour organiser cette journée : il peut y avoir des couacs (c'est ce qui fait que chaque salon est différent des autres), mais pensez à l'investissement financier et au bénévolat des intéressés. Et pour un repas, 10€ est un minimum, sinon amenez votre gamelle ou bien allez bouffer chez Mc-Do. Au retour, vous pourrez ensuite débriefer avec vos amis ou bien sur votre site. Respectez aussi les horaires d'arrivée et de départ (bien que pour partir, si la salle est vide à 17h...)

3) Soyez souriants et attentifs : en arrivant, dites bonjour aux organisateurs et aux auteurs (sans leur serrer à tous la patte, un Bonjour collectif sera apprécié). Ensuite, regardez les gens qui passent : c'est très chiant pour un visiteur de se retrouver face à un auteur qui le regarde de travers (tu vas m'acheter un livre, connard ?), est soudé à son téléphone (tu vois pas que tu me déranges, abruti ?) ou n'est jamais à son stand (je vous emmerde tous !). Le visiteur fait un effort pour participer, faites de même : petit sourire, une remarque sur sa tenue (agréable la remarque, pas du style :"Tiens, ma grand-mère avait la même robe !"), proposez-lui une fiche, etc. Le dialogue prend souvent ainsi sur des banalités qui vous amèneront à présenter votre livre (mais pas immédiatement). Bref, soyez commercial. Cela signifie aussi d'être habillé normalement et sentir bon ! Oui, ben ce n'est pas le cas de tout le monde, croyez-moi, le mythe de l'auteur "ours des cavernes" a encore de beaux jours devant lui !!!

4) Pas de jalousie : le mec d'à côté a une tronche de cake, est habillé comme un sac et pourtant il a déjà vendu plus de livres que vous. Avant de vous lever pour lui éclater la face et éliminer ainsi cette concurrence "déloyale", demandez-vous pourquoi. Plusieurs cas : il est meilleur que vous (ce sera le cas de beaucoup alors mollo sur les baffes), il habite le village (il est très connu et n'a pas besoin de pub), il publie son 23e livre (son lectorat est assuré et fidèle), c'est l'organisateur (je l'ai déjà vu !) ou l'invité (personne connue du grand public)... Quoi qu'il en soit, je sais qu'il est très difficile de voir les autres vendre tandis qu'on sèche sur le bord de la route du succès. Mais cela ne remet pas forcément en question votre œuvre. Quand même, si au bout de 5 salons vous n'avez pas vendu plus de 5 bouquins, interrogez-vous : présentation du livre, thème abordé, hygiène personnelle, organisation du stand, etc...

5) Échangez avec les autres : qu'ils soient auteurs ou éditeurs, chacun aura plaisir à échanger quelques mots. Mais échanger signifie également écouter alors ne noyez pas votre interlocuteur sous des flots de paroles. Le sujet importe peu. Bien entendu on aura tendance à se diriger vers l'édition ou l'écriture, mais rappelez-vous que vous n'avez pas la panacée dans ce domaine. Chacun a ses propres idées, son propre style, donc soyez compréhensifs. Il y a à apprendre de chacun. Et la discussion peut très bien dévier ou débuter sur les enfants, la voiture, le temps, et continuer de manière agréable si vous parlez à tour de rôle et ne noyez pas l'autre sous une tonne de photos ou le récit de l'extraordinaire vie que vous avez vécue... Tissez des liens sur le net.

6) Partagez votre expérience : c'est tout bête mais un jeune talent ignore tout de ce qui l'attend, et souvent ses aînés le regardent comme le loup se délectant d'avance de l'agneau en guettant le faux pas. Ne soyez pas aussi crétins que la plupart qui gardent jalousement leur expérience de peur que les autres ne leur passent devant. Dans ce domaine, il y a de la place pour tous car les styles et les sujets sont très différents. J'ai créé cette section (et retour de flammes...) pour que le débutant puisse bénéficier d'un retour d'expérience. De même, quand je rencontre un nouveau talent, je lui achète souvent son premier livre, histoire de l'encourager. J'ai de bonnes et de moins bonnes surprises, comme si j'achetais en librairie, à la différence qu'en salon, j'apporte de l'espoir... Et en ce qui me concerne, il n'y a pas de concurrence. J'écris comme j'aime, mes livres ne seront jamais des succès littéraires (ma femme attend toujours sa nouvelle cuisine), mais ils m'apportent énormément de plaisir et l’opportunité de le partager avec d'autres.

Quant à la gloire, comme dit un proverbe bien de chez nous : "Gloire, puissance, biens, tout finit par ci-gît".

 

Denis Julin - Littérature, nouvelles et polars
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