Mes lectures

Chacun fait, fait, fait, ce qui lui plaît, plaît, plaît ! De ce fait, chacun lit ce qui lui donne envie. Je n'ai donc pas la prétention de vous dire ce que vous devez lire, simplement vous parler un peu de ce que je lis personnellement (enfin en partie parce que si je devais vous résumer chaque livre, ce serait trop long) Cela peut aussi vous donner des idées pour les longues soirées d'hiver (après avoir lu mes bouquins, bien entendu !)...

Je suis très éclectique dans mes choix, c'est à dire que je lis tout ce qui me tombe sous la main (ou presque). Lire est chez moi un besoin irrépressible et lorsque je m'abstiens trop longtemps, je ressens la même impression que si je ne respirais pas bien : la lecture est pour moi l'oxygène de mon esprit, le complément indispensable de mon bien-être. Par exemple, je ne peux m'endormir correctement (c'est à dire en 2 minutes chrono comme d'habitude) si je n'ai pas lu quelque chose avant d'éteindre, et cela quels que soient mon état ou l'heure du coucher. Cela me permet de faire chuter la tension, ralentir le cœur, et reposer les muscles, un peu comme un moteur qu'on laisse tourner deux minutes au ralenti avant de l'éteindre, histoire de refroidir l'huile du turbo. Cela m'a parfois conduit à 5 heures du matin, à lire la notice d'un appareil électrique ou d'un shampoing quand je n'avais que cela sous la main ! Vu la charge de sommeil, cela ne durait même pas une minute...

Je lis donc beaucoup. En fait, comme tous les passionnés, depuis mon enfance, il y a en permanence quelques bouquins au pied de mon lit, et d'autres sur la table de nuit...

Et il en sera toujours ainsi...

Liste : (Voir plus bas pour consulter)

Chacal / Frederic Forsyth / 1971 / Roman

Le silence et la colère / Pierre Lemaitre / 2023 / Roman

Complètement cramé ! Gilles Legardinier / 2014 / Roman

La grande menace / Jacques Martin / 1952 / Bd aventure.

Jacques Le Gall / Premières aventures / Mitacq et Charlier / 1959 à 66 / BD aventure

Le jardin de Kanashima / Pierre Boule / 1964 / Aventure

Meurtres à Ré / Crimes en Ré / Didier Jung / 2023 et 2021 / Polar

Les tatas flingueuses / Gordon Zola / 2017 / Humour

Le pont de la rivière Kwaï / Pierre Boule / 1952 / Drame guerre

Le vengeur des catacombes / P.J. Lambert / 2008 / Polar

La Fiancée du 11 septembre / Marc Gervais / 2020 / Polar

Pagaille noire / René Mouric / 1973 / Polar

Cette nuit là / Linwood Barclay / 2007 / Polar

Manœuvres d'automne / Konsalik / 1989 / Drame guerre

Le grand monde / Pierre Lemaitre / 2022 / Drame

Un(e)secte / Maxime Chattam / 2021 / Polar

Le code Rebecca / Ken Follett / 1982 /  Drame guerre

Pietà / Daniel Cole / 2021 / Polar

Mein Kampf / Adolf Hitler / 1925 / Document

Le serpent majuscule / Pierre Lemaitre / 2021 / Polar

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L'OAS est aux abois. Après le ratage de l'attentat du petit Clamart, ses principaux leaders sont arrêtés et exécutés. L'organisation est noyautée par les services secrets français et il leur est impossible de tenter de se débarrasser à nouveau du Général de Gaulle, actuel président de la République et fermement décidé à se séparer de l'Algérie. Pourtant, ils vont persévérer en engageant un mercenaire étranger, totalement inconnu. Salaire :; 500.000 $. Nom de code : Chacal...

L'homme travaille en solitaire. Expert en déguisements, en arme, en combat, il va lentement tisser sa toile autour de sa victime. Face à lui, un simple commissaire, Claude Lebel, qui, muni des pleins pouvoirs, va remuer ciel et terre pour trouver la trace du sicaire et le stopper avant qu'il n'agisse.

Une enquête haletante, à travers l'Europe. Forsyth alterne entre chacal et ses chasseurs. On a du mal à poser ce livre tellement il est prenant. C'est son premier roman, publié en 1971, avant Dossier Odessa, les chiens de guerre et 4e protocole, ses plus grands succès.

Un film français sera tourné en 1973, avec Edward Fox, qui reprend presque intégralement le film. Ainsi qu'un remake américain, Chacal, avec Bruce Willys (du temps où il parlait) et Richard Gere. Ce dernier est romancé et adapté aux US (autre cible que le Général). les deux sont à voir ! Mais le livre est à lire absolument !!!

"Un ogre de béton, une vilaine chute dans l'escalier, le Salon des arts ménagers, une grossesse problématique, la miraculée du Charleville-Paris, la propreté des Françaises, « Savons du Levant, Savons des Gagnants », les lapins du laboratoire Delaveau, vingt mille francs de la main à la main, une affaire judiciaire relancée, la mort d'un village, le mystérieux professeur Keller, un boxeur amoureux, les nécessités du progrès, le chat Joseph, l'inexorable montée des eaux, une vendeuse aux yeux gris, la confession de l'ingénieur Destouches, un accident de voiture. Et trois histoires d'amour"

Suite du Grand Monde (voir + bas). On retrouve les mêmes personnages, avec leurs doutes, leurs fantômes et leurs folies. Belle écriture qui tient en haleine. L'histoire se concentre en partie autour d'un barrage et de la disparition programmée d'un village. France des années 50 où le progrès bouleverse les habitudes. Je l'ai lu après avoir écrit "Sans écrits vains", où j'évoque moi aussi un village englouti. Bon, Pierre, tu as fini de copier sur moi ????

Complètement cramé ! / Gilles Legardinier

À plus de 60 ans, riche et veuf, Andrew Blake n'a plus la pêche. Désirant changer d'air sans être importuné, il retourne en France, patrie de sa femme défunte, et se fait embaucher comme majordome au domaine de Beauvillier. Au fil des jours, il va se retrouver mêlé malgré lui à la vie des personnages qu'il côtoie. Passif au départ, il va lentement reprendre tout ce petit monde en main, conduire chacun sur la route du bonheur, et retrouver ainsi la joie de vivre...

Écrit il y a presque 10 ans, le film vient de sortir le 1er novembre de cette année 2023. John Malkowich, Fanny Ardant, Émilie Dequenne et Philippe Bas (sans oublier le chat Méphisto !) en sont les principaux acteurs et remportent déjà un beau succès. Le livre est très plaisant à lire, coupé en chapitres de 3 ou 4 pages. Les personnages sont truculents et on prend beaucoup de plaisir à suivre leur cheminement difficile vers le bonheur. Et comme beaucoup de mes lecteurs, j'ai eu du mal le soir à stopper ma lecture pour dormir (ça c'est pour mon ami Pierre T. qui m'a gentiment comparé à une opiacée !). Beaucoup de situations humoristiques, mais aussi de la peine et de la tendresse. C'est gentil tout plein (peut-être un peu trop parfois, on aimerait un peu plus de difficultés dans certains cas), et cela vous laissera avec un sourire béat quand vous éteindrez la lumière... 

À conseiller fortement, comme une ordonnance contre le mal de vivre...


La grande menace / Jacques Martin

Dès l'après-guerre, les dessinateurs de BD (surtout des Belges) vont utiliser notre triste passé pour pondre des aventures prenantes et modernes. C'est le cas de Jacques Martin (rien à voir avec l'animateur de télé), strasbourgeois de naissance. Auteur prolifique et reconnu (des centaines d'albums vendus à plusieurs millions d'exemplaires, collaborateur de Hergé pour Tintin, etc), ses premiers vrais succès remontent à 1948 avec la création d'Alix, jeune romain qui vivra des dizaines d'aventures. mais c'est en 1952 que parait la première aventure du reporter Guy Lefranc : La grande Menace.

Ce titre n'a strictement rien à voir avec le film du même nom sorti sur les écrans en 1978, où notre ami Lino Ventura s'évertue à mettre hors d'état de nuire Richard Burton qui possède le pouvoir de détruire le monde par la pensée (j'ai essayé moi-même sur le liseron du jardin, force m'est de constater que je n'incarne pas une grande menace, tout au plus un déracinement local, et avec les mains...).

Après guerre, les héros de BD se doivent d'arborer un nom qui claque, qui fout la trouille aux méchants, que ce soit dans la SF, les polars ou autres. Guy l'Éclair, Lefranc, Prince Valliant, Miss Fury, Marc Dacier... Deux exceptions au métal, Jacques Delors (trop mou) et Gaston Deferre (incompréhensible). Leur profession ? Reporter, aviateur, pirate, un truc qui fait rêver les mômes... Autant dire qu'un comptable nommé Jules Petibidon n'a aucune chance !!! (merci Gotlib !)

Guy Lefranc est donc reporter (comme Tintin, Gilles Jourdan, Ric Hochet ou Fantasio). Il se trouve malgré lui mêlé à une histoire de trafic de devises entre la France et la Suisse. Épaulant l'inspecteur Renard (on ne va pas l'appeler Poussin ou bien Rhizopus, faut que ça claque ! C'est une grosse légume quand même, qu'on aurait pu appeler Poirot ??), il va croiser la route du méchant : Axel Borg (curieusement, au fil des albums, Borg et Lefranc deviendront amis.... ). Car il est un code immuable dans toute histoire : il faut un méchant crédible, à l'esprit retord, mais très intelligent, ce qui validera encore plus le héro en cas de victoire... Petit aparté : En 1993, sortent simultanément deux films, Cliffhanger (avec Stallone) et Dans la ligne de mire (avec Clint Eastwood). Étant en stage Super-Puma à Toulouse, je suis allé voir les deux à un soir d'intervalle. On m'avait dit : tu verras, le méchant (John Lithgow) qui joue contre Stallone est un vrai méchant !!! Quelle déception ! Un méchant oui, mais de carton pâte, qui se contente de tuer de sang froid et menacer. Le lendemain soir, durant la projection de Dans la ligne de mire, je reste collé au siège. Oublié Lithgow, et presque oublié Clint, je n'ai d'yeux que pour le méchant, qui parle d'une voix douce et murmure des propos qui font frissonner... Un des rares films où le personnage secondaire était presque réel, et qui engendrait des frissons dans le bas du dos à chaque apparition. "Une voix traînante, nasillarde et légèrement orgasmique" écrira-t-on de lui, ce qui lui vaudra un deuxième oscar pour un second rôle... Son nom ? John Malkovich !!!

Le journaliste Guy Lefranc aide l'inspecteur Renard à remonter la piste de fraudeurs qui opèrent à grande échelle entre la Suisse, la Belgique et la France. Leur enquête les mènera dans les Vosges, au pied de la mystérieuse Tour Noire, d'où opère une puissante organisation clandestine. Celle-ci a l'audace de lancer au gouvernement français un ultimatum terrifiant, lui enjoignant de remettre la somme de trois milliards de francs-or, sans quoi Paris sera détruit ! En compagnie du jeune Jeanjean, Lefranc traquera jusque dans leur base souterraine les criminels, commandés par un aventurier redoutable, qui refera parler de lui : Axel Borg.

Une belle histoire, pleine de rebondissements, de l'action, des avions, des bombes, du militaire, mais aussi du local, de beaux décors, et un final qui tient en haleine...


Jacques Le Gall / Premières aventures

Première incursion dans la bd, les prémices aux lectures "sérieuses" disait-on au siècle dernier.  L'occasion de retrouver de véritables perles artistiques, à l'époque où dessinateurs et scénaristes s'efforçaient de réaliser des aventures pour toutes les tranches d'âge. 

Chef d'oeuvre de la fin des années 50, "jacques Le Gall" est l'exemple parfait de la BD tous publics comme savaient en produire les auteurs de cette époque là. L'aventure attendait au bord du chemin, le voyage état aussi plaisant que l'arrivée (le dénouement), le scoutisme et son esprit imprégnaient tous les auteurs, qui s'en donnaient à cœur joie.

La parution en noir et blanc (même si la prépublication s'est faite, apparemment en couleurs dans le journal "Pilote" en 1959) apporte un supplément d'âme et des ambiances extraordinaires. Cet exemplaire regroupe 3 albums, 3 histoires, 3 ambiances et 2 auteurs merveilleux : Mitacq et Charlier, ce qui se faisait de mieux à l'époque.

Jacques Le Gall (Le Gall, le goût ! Oui, fallait la placer !) est un jeune homme de 20 ans qui visite le monde (surtout l'Europe) et à qui il arrive toujours des tas de trucs. Ingénieux, honnête, parfois un peu candide, il incarne notre progression de jeune adulte dans un monde souvent peu connu, à grand renfort de qualités personnelles qui sont le plus beau trésor qu'on puisse posséder.

Dans  cet album regroupant ses trois premières aventures (dont deux s'attaquent à l'Histoire, le lac Toplitz en Allemagne et les Templiers) parues au journal Pilote de 59 à 66, on retrouve toute la fraîcheur du personnage, et un humour de bon aloi. 

Les deux suivants, l'œil de Kali et la déesse noire, nous entraînent en Inde (ceux qui ont la phobie des serpents peuvent s'abstenir). Le 6e et dernier album, les Naufrageurs, est nettement moins bien réussi.

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Le jardin de Kanashima / Pierre Boule

J'ai lu ce livre la première fois en 1981 alors que je trouvais en poste à Mayotte, petite terre, dans l'archipel des Comores. Je pense que le contraste entre cette terre perdue dans l'océan indien et la volonté d'aller sur la lune fut un facteur déterminant dans le plaisir que je trouvai à le lire.

40 ans plus tard, en recherche furieuse de ce livre (j'en avais oublié le titre !), je le retrouvai par hasard sur le Net. Deuxième lecture, tout aussi captivante...

Pierre Boule, j'en parle plus bas, est l'auteur du célèbre Pont de la rivière Kwaï, mais aussi de la Planète des singes et ses suites...

Ici, point de primates ni de guerre. Celle-ci vient de se terminer et les grandes puissances cherchent à s'emparer des meilleurs éléments du Reich millénaire vaincu pour s'envoler vers la lune. Même si le savant allemand récupéré, père du V2, s'appelle Von Swartz au lieu de Von Braun, tout en collant à l'actualité et aux personnages de l'époque, l'auteur nous entraîne à la conquête de l'espace, lutte acharnée entre les USA, l'URSS et le Japon, chaque nation étant symbolisée par un savant au caractère bien spécifique.

Le livre est paru en 1964, donc 5 ans avant que l'homme ne marche sur la lune. L'auteur développe donc son histoire en s'inspirant des précédents exploits spatiaux, puis en extrapolant sa propre vision de l'avenir.

Le texte est précis, les acteurs bien campés, les événements se succèdent à un rythme accéléré, jusqu'à la course finale...

Si vous aimez l'espace et n'avez pas encore lu ce livre, je vous le conseille vivement !

317 pages... de quoi rester dans la lune...

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Meurtres à Ré / Crimes en ré / Didier Jung

Question à 2 balles : où se déroule l'action ? (ceux qui ont répondu "en Corse !", vous sortez !!!)

Eh oui, l'action se déroule dans notre belle île de Ré. Et si j'ai groupé les 2 livres, c'est qu'on a du mal à leur trouver une différence. Ah si, l'intrigue l'est (un peu), même si elle commence par la découverte de corps sur une plage de l'île de... (mais vous le savez déjà !) 

Pour la suite, on y retrouve les mêmes personnages sous des noms différents, et une équipe enquêtrice qui ne donne pas envie de passer son réveillon avec. L'écriture est correcte, mais on ne décolle pas de la banalité. Pas de pep, pas d'éclats, pas de poursuite (même en vélo, on est sur l'île de... )

Avec plus de 20 livres, je crois que je ne suis pas tombé sur les meilleurs. Juste sur deux "travaux" à rendre dans un temps imparti... Du moins je l'espère !

Au final, 2 bouquins qui ne nous donnent même pas l'adresse d'un bon restau...

L'été prochain, j'irai à Oléron, pour la fête du mimosa !

269 et 296 pages...

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Les tatas flingueuses / Gordon Zola

On le comprend aisément, nous voici dans le pastiche, celui de l'un des plus célèbres films du cinéma français : les Tontons flingueurs !

Le livre reprend donc pratiquement la même histoire, celle de Fernand Naudin qui vole au secours de son vieil ami le Mexicain, et va se retrouver embarrassé d'un jeune "neveu" et de quelques "affaires" dont la probité est à passer à la moulinette. 

Je l'ai attaqué avec grand plaisir, avant de déchanter petit à petit. Même si on tape dans le gay, dans le gai et dans le tas, trop c'est trop. L'histoire se perd dans des logorrhées verbales dont on s'extirpe en sueur, tout en ayant perdu le fil de l'histoire. Un fil ? Ce dernier ressemble à celui des barbes à papa, finissant par écœurer un peu. Trop de caviar tue le caviar, dont trop de verbiage tue la lecture. Si certaines réparties, des jeux de mots laids, des jeux de mots tôt ou tard, nous font sourire, leur bousculade nous donne vite le vertige, au point d'en perdre notre latin, et l'histoire...

Dommage parce qu'il y a parfois de très bons trucs, d'excellentes réparties, de bons mots... que j'ai appréciés.

L'auteur s'est aussi lâché sur Tintin, avec une série "Les aventures de Saint-Tin et son ami Lou".

239 pages... À lire avec sa provision de Digedryl et de Doliprane.

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Le pont de la rivière Kwaï / Pierre Boule

On ne présente plus Pierre Boule qui au XXe siècle fut l'auteur de titres excellents comme La planète des singes et Le jardin de Kanashima (dont je vous parlerai plus tard).

Le Pont de la Rivière Kwaï, écrit en 1952 (cet exemplaire est l'un des premiers) est un modèle du genre, qui a donné lieu à un film du même nom, tourné en 1957. Tout le monde se souvient de la musique du film (c'était d'ailleurs la chanson de marche de notre unité, à Nimes, en 1974, où, avec mon copain Yves, nous effectuions nos premiers pas dans l'armée de l'Air / En fait c'est faux, après avoir relu, notre chanson, c'était celle du Jour le plus long !) )

1942. Des prisonniers anglais sont contraints par les Japonais de construire la voie ferrée Bangkok-Rangoon. Pour passer la rivière Kwaï, il faut bâtir un pont. Le colonel Nicholson accepte ce travail à condition qu'il soit fait dans le respect des conventions internationales sur les prisonniers de guerre. Mais d'autres ont décidé de faire sauter l'ouvrage afin d'enrayer la progression japonaise dans le pays. D'un côté la détention, le besoin de maintenir le moral des prisonniers anglais, mais aussi de montrer le savoir britannique en tant que maître d'œuvre face à des "vainqueurs" trop basiques et ignorants. de l'autre, la nécessité opérationnelle...

Une plongée dans le passé, deux mondes qui s'opposent, mais par dessus tout, un vibrant hommage à la ténacité humaine dans l'adversité...

Un dernier détail : le film ne suit pas fidèlement le livre...

218 pages... et ça pète à la fin !

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Le vengeur des catacombes / P J Lambert

Chaque année, le prix du quai des orfèvres récompense un polar dont la conception se rapproche le plus possible de la réalité. C'est une garantie d'authenticité, mais parfois au détriment du rythme ou de la "patte" d'un auteur  inconnu.

Le vengeur des catacombes vous laisse un peu cette impression. On est dans le normal, le banal presque. Une histoire intéressante, une intrigue qui tient la route, mais dont les étapes sont gâchées par une écriture un peu terne, usuelle dirais-je même. Pas inintéressant, mais il y manque un léger brin d'humour, une aération du texte, comme si ce dernier était prisonnier de l'air vicié des catacombes...

À lire à l'occasion...

440 pages. 

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La fiancée du 11 septembre / Marc Gervais

Sorti en 2020, voici un titre qui promettait. Une femme chassée des US après l'attentat parce qu'elle était amie avec l'un des frères des terroristes, et qui revient sur son passé afin de se dédouaner. Un texte bien écrit, une histoire bondissante, des personnages sortis du néant et une (très) sombre histoire de famille. Le personnage principal est pétillant de vie...

Trop même ! Si on suit bien l'ensemble dès le début, il suffit de quelques pages d'inattention pour se perdre dans une histoire aussi compliquée qu'abracadabrante. J'ai tenu jusqu'aux 2/3 du livre puis l'ai refermé sans espoir de retour. Trop de personnages, trop de mystères, l'héroïne est un cheval fougueux qui plait au début, mais vous fatigue vite. Sans parler de la copine qui sort avec le père, etc...

Dommage car l'écriture me plaisait, mais à trop vouloir en faire...

À lire si vous aimez les mots croisés force 10, les nœuds gordiens, et les talons aiguilles dans une botte de foin...

461 pages.

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Pagaille noire / René Mouric

Pagaille noire date de 1973, c'est ce qu'on appelait un roman de gare, un livre qu'on achetait avant de prendre son train, qui se lisait en 4 heures et qu'on abandonnait sur la banquette. Pas de dénigrement dans mes propos, juste une mise au point, comme aurait dit Jakie. Tous ces petits diamants oubliés, ces petits trésors qu'on feuilletait devant les quais, choisissant rapidement celui qui allait nous accompagner durant quelques heures.

Congo belge, 1973. Des rebelles s'attaquent aux plantations des blancs, massacrant ces derniers au nom d'une nationalisation ardue. Plusieurs personnes sont prisonnières, des genres différents, obligés de se côtoyer pour survivre.

C'est assez bien écrit, un peu fouillous par moments, mais une histoire qui se tient. Des rebondissements, et surtout un dépaysement total... À lire si vous croisez sa route...

250 pages...

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Cette nuit là / Linwood Barclay

Les États Unis. Cynthia a 14 ans. Ado rebelle, elle rentre chez elle en colère, humiliée par son père qui l'a découverte dans les bras d'un autre ado. Au matin, émergeant ds vapeurs d'alcool, la maison est vide : plus de parents, et son frère Todd a lui-aussi disparu ! 25 ans plus tard, le mystère demeure jusqu'à ce coup de téléphone qui relance l'affaire...

L'intrigue tourne autour de Cynthia, personnage principal, déchirée, mais mariée et mère de famille. L'enquête démarre avec le retour des interrogations la concernant. Enlèvement ? Crime organisé ? Mais si Cynthia n'a pas disparue cette nuit là, peut-elle avoir tué ses parents et son frère ? Le narrateur, son mari, nous dévoile chaque étape de cette course à la vérité, truffée de rebondissements et d'incertitudes... Le livre est prenant et l'histoire bien menée. 480 pages qui vous tiendront en haleine, jusqu'à la solution plausible. Quelques temps morts (du blabla récurrent), mais au final un bon polar qu'on ne lâche pas avant la dernière page...

À noter une grossière erreur dans le 4e de couverture : "Grace a 14 ans...". Or c'est Cynthia qui a 14 ans, Grace étant sa fille... Comme quoi on a beau relire et relire pour traquer la faute et l'erreur, on passe inévitablement à côté de certaines... 

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Manœuvres d'automne / Konsalik

Roturier, sans fortune, l'aspirant Schutze parvient à épouser la fille d'un hobereau prussien. Exploit à peine concevable dans l’Allemagne impériale d'avant 1914. Bonheur aussi doux qu'éphémère : bientôt c'est la Grande Guerre, l'horreur de tranchées, la débâcle. En 1920, Schutze, soldat dans l'âme, est obligé de quitter l'armée. Afin de nourrir sa famille, il fait du porte-à-porte pour placer des paquets de margarine. Grâce au réarmement hitlérien, et bien qu'il déteste les nouveaux maîtres, il pourra ré endosser l'uniforme. Et tout recommence - la guerre, les massacres stupides, l'effondrement. Mais cette fois, Schutze saura réagir : jusqu'alors trop naïf, trop intègre. il va maintenant hurler avec les loups...

Parcours d'un intégriste militaire, contraint et forcé de suivre l'évolution de la société allemande et de la montée en puissance du nazisme. Même si au début j'éprouve un peu de sympathie pour cet homme qui défend ses idées, j'avoue récuser petit à petit ses actions. Mais une question se pose : a-t-il vraiment le choix ? Face à un empoisonnement politique, celui d'un parti qui finalement fédère toutes les énergies et les mentalités, peut-on vivre au milieu d'un peuple et demeurer dans la neutralité, à défaut dans l'opposition ? Peut-on stopper un tsunami avec une boîte de conserve ? Ou bien contrer la fêlure d'un barrage avec de simples mains ? Une seule solution : fuir, quitter le pays, si on en a le temps et la possibilité... Schutze, lui, préférera pactiser avec les démons en tentant de conserver ses idées et une certaine neutralité. Finalement mêlé à l'attentat contre Hitler en 44, il évitera les représailles, passant aux yeux des SS pour un médiocre militaire qui obéit simplement aux ordres. À la fin de la guerre, il se lancera dans le textile et finira par fournir l'armée allemande en chaussettes... Comble de l'ironie, lui qui briguait une place en tant que stratège militaire au sommet de la colline lors des exercices annuels, il y sera invité, mais la seule discussion "militaire" qu'il aura avec un général portera sur l'épaisseur des chaussettes et des ampoules qu'elles créent...  

Le texte est captivant, c'est bien écrit, chaque mot fait mouche et on frémit quand l'auteur évoque les exactions des SS ou bien l'hypocrisie des dirigeants... La vie après guerre est très bien décrite (on s'étonne de voir qu'avec l'inflation galopante le prix d'une simple bouteille de vin est de 4 milliards de reichsmarks !) et l'avènement d'Hitler y est relaté selon le point de vue de la rue et de ceux qui y traînent, sans aucune concession...

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Le grand Monde / Pierre Lemaitre

Une histoire curieuse, mélangeant plusieurs domaines. Nous sommes en 1948. La famille Pelletier a plusieurs enfants, et nous allons les suivre en parallèle tout au long de l'histoire. L'un est sensé être à l'école Normale, en fait il se lance dans le journalisme. L'autre est un raté, lâche, pleutre, mais quand il ressent une pulsion, il tue. Un troisième est amoureux d'un légionnaire et tente de le retrouver en Indochine. Quant à la fille, elle se débat dans cette fratrie colorée...

J'ai eu du mal à rentrer dans le sujet car Lemaitre s'attache d'abord aux parents, savonniers au Liban, et il y a peu d'action. Mais dès que l'on suit Étienne en poste en Indochine, le récit nous captive. Entrecoupé des aventures de ses frères et sœur, nous le suivons dans sa descente aux enfers puis dans sa quête de la vérité. La description de l'Indochine sous la férule de la France est plaisante et riche en enseignements, sans être rébarbative. Une mention pour le directeur qui collectionne sur son bureau les photos de son chien mort ainsi que celles de son ex femme...

Au final, 600 pages de plaisir auxquelles on s'accroche jusqu'à la fin, sous la houlette du maître Pierre...

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Un (e)secte / Maxime Chattam

Une histoire d'insectes, au pluriel. Atticus est flic à Los Angelès et découvre un corps complètement rongé de l'intérieur. En parallèle, Kat est détective privé(e) et enquête sur la disparition d'une jeune femme. Ces deux là vont mener leur barque en parallèle, sur la même affaire, et ne se rejoindront que vers la fin, histoire d'affronter un "méchant" avec des idées "àlac"...

L'histoire est prenante, sans être possessive (on s'attarde plus sur l'aspect psychologique des acteurs que sur les faits qui s'enchaînent en douceur). On frémit à chaque attaque des insectes et surtout on cherche à comprendre... J'ai trouvé la fin un peu "capillotractée" et je me serais bien passé du laïus final, mais bon...

Un bon moment donc à passer au creux d'un fauteuil... Âmes sensibles s'abstenir si vous avez la phobie des araignées ou autres bestioles de ce genre...

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Le code Rebecca / Ken Follett

Je ne suis pas un inconditionnel de ken Follett. Comme beaucoup de lecteurs, je papillonne d'auteur en auteur (ou autrice) et m'accorde plus à dénicher un bon scénario. Paru en 1982, un an après l'excellent "L'arme à l'œil" qui l'a rendu célèbre, Follett nous plonge dans la deuxième guerre mondiale, côté sables du Sahara.

1942. L'Égypte est sur le point de tomber aux mains des nazis. Une lutte à mort s'engage entre un espion allemand, Alex Wolff, et Vandam, un major des services secrets britanniques. À l'abri chez sa maîtresse Sonja une danseuse égyptienne, le premier transmet quotidiennement des renseignements à Rommel en utilisant un émetteur radio et un code secret contenu dans un exemplaire du Rebecca de Daphné Du Maurier. Face à lui, William Vandam et Elene, une jeune juive égyptienne, sont décidés à tout faire pour neutraliser l'espion.

Une fois de plus, mêlant fiction et réalité, Ken Follett a bâti une histoire où chaque chapitre apporte un rebondissement imprévu. C'est un peu long (certains épanchements d'états d'âme sont un peu inutiles et ralentissent le mouvement), ça rebondit comme un ballon sur-gonflé, mais dans l'ensemble, c'est plaisant à suivre....

Un bon roman d'espionnage...

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Pietà / Daniel Cole

Je suis très partagé dans mes sentiments après la lecture de ce livre. C'est bien écrit, l'intrigue est solide (un tueur en série qui reproduit plusieurs œuvres d'art avec ses victimes) et il y a de l'humour. Mais...

Déroutant est le terme que je cherchais. On a du mal à suivre les protagonistes (en plus sur deux époque avec 7 ans d'écart). 3 personnages principaux qui sont un peu paumés dans leur vie et leurs sentiments, un tueur dont on dévoile l'identité vers le milieu de l'histoire (bien dans le sens qu'après sa recherche il y a sa traque), et une future victime dont on ignorera jusqu'à la fin si elle l'aime encore...

Je crois que c'est cela qui m'a gêné : il manque un personnage fort, sûr de lui, avec des qualités affirmées et qui sert de guide, de repère tout au long de l'histoire... Et puis il y a la pluie londonienne qui délave les actions et pose sur cette enquête un voile aussi humide que glauque.

Je tenterai quand même un autre roman de ce même auteur, histoire de voir...

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Mein Kampf / Adolf Hitler


Mein Kampf : mon combat. Plus de 90 millions d'exemplaires, le livre de chevet de toute une population...

Voilà des années que je voulais me plonger dans ce livre tristement célèbre. Étant très intéressé par la deuxième Guerre Mondiale (ma famille y a participé), je désirais en savoir plus sur ses origines.

Premier conseil : ne lisez qu'une trentaine de pages à la fois. Le texte original est traduit (ouf !) mais très confus d'origine. Quand je dis "confus", je ne parle pas de l'organisation des chapitres digne d'un catalogue de La Redoute, mais plutôt du texte proprement dit, très technique socialement et politiquement parlant, tout en exprimant des idées précises.

Deuxième conseil : si comme moi vous êtes passionné par la période 39/45, cette lecture vous expliquera les fondements même du nazisme, et les divers aspects de la doctrine nazie. Quelqu'un disait que pour mieux lutter contre un ennemi, il faut le connaître à fond, et c'est le but de cette lecture.

Que dire de l'auteur ? Tout le monde le connaît par les atrocités commises au nom de son parti. Il n'est pas question ici de le glorifier ou de lui trouver des excuses, il n'en a aucune. Responsable de plus de 6 millions de morts par déportation et d'environ 45 millions d'autres sur les champs de bataille, civils compris, il est l'exemple même du Mal. Son idéologie est à proscrire mais surtout il est du devoir de chacun, quelles que soient notre langue, notre situation ou bien nos idées personnelles, de veiller à ce que cela ne se reproduise plus jamais...

Le livre comporte deux tomes, écrits entre 1923 et 1925 (Hitler est en prison suite au push de Munich). Dans le premier, il parle de son enfance, ses désillusions, puis explique en détail la doctrine du futur parti en gestation. Dans le second, il détaille chaque sujet, troupes de combat, propagande, insignes, etc... Ce livre (premier exemplaire édité en 1933), prêté par un ami, est conforme à l'original (il a quand même été remanié avant 1930 car trop confus. Hitler n'a d'ailleurs pas apprécié et fait exécuter son auteur). Hitler est très clair en parlant d'un futur État raciste (en toutes lettres !) et en énumérant les différentes actions à entreprendre. Toutes les grandes lignes sont présentes : parti unique, dirigeant unique, haine raciale, revanche contre la France, nécessité d'expansion territoriale, jeunesse militarisée, etc. Une absence, les chambres à gaz et les camps d'extermination, pas encore d'actualité mais en devenir...

Au final, un ramassis d'horreurs issues d'un homme déçu, avili par 14/18, en butte à des idées déformées, inhumaines, avec une seule notion en tête : la survie de la race aryenne par n'importe quel moyen. Les allemands de l'époque ont vu en lui celui qui allait les sortir de l'ornière, sans vraiment croire qu'il mettrait en application ses dires. Ce en quoi ils se trompaient. Mais beaucoup adhérèrent à l'idéologie nazie, pour finir sous les blindés russes et américains en 45...

Une page de l'Histoire à lire pour mieux comprendre, et mieux se protéger...

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Le serpent majuscule / Pierre Lemaitre

On ne présente plus Pierre Lemaitre, lauréat du Goncourt 2013 avec "Au revoir la-haut". Une valeur sûre, mais surtout lisible et compréhensible de la littérature française... Ce qui n'est pas toujours le cas chez Goncourt ou Renaudot !

L'auteur revient ici au genre policier qui lui a si bien réussi (on se rappelle de l'excellent "Trois jours et une vie"). Il fait ici ses adieux au polar (mais j'espère bien que ce ne sera que passager...)

Le serpent majuscule, c'est une tranche de vie, celle de Mathilde, tueuse professionnelle, qui roule en R25 et a un dalmatien nommé Ludo. Nous sommes en 1984... Et elle se sent rattrapée par la vieillesse...

Inutile d'en dire plus, l'histoire se transforme en jeu de massacre teinté d'humour... Plus de 200 pages à lire, du plaisir à l'état pur, même si le polar n'est pas votre "truc" !

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Denis Julin - Littérature, nouvelles et polars
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