Écrans : films et séries.

Je suis cinéphile depuis tout petit. À l'époque (1961), ma grand-mère possédait une télévision, et c'était rare dans la rue où elle demeurait. C'était un meuble imposant, bardé de plastique, avec au centre un écran ridicule. Comme en 1956 la France était passée du 110 au 220 volts, les vieux appareils étaient équipé d'un "transformateur", une grosse boîte grise de 1865471 kg (au moins), qu'on allumait d'abord. Ensuite, on tirait sur un bouton en bakélite jaune et le poste s'éclairait... après 45 secondes, le temps que les lampes chauffent. Opération inverse pour l'éteindre, et nos yeux de gamins demeuraient collés au petit point brillant au centre de l'écran jusqu'à ce qu'il disparaisse. Tous les jeudis, jour sans école, on allait jouer dehors, par n'importe quel temps. On se retrouvait à 4 chez Mme Defer, qui vers les 16 heures nous préparait un goûter à base de pain beurré recouvert de chocolat en poudre (y en avait poulain et pour l'autre). De plus cette année là apparut dans les rayon le Nesquick, moins amer que le Poulain, et qu'on mangeait à la petite cuillère (on s'étouffait parfois avec !)... pain beurré et chocolat en poudre, le tout arrosé d'un grand verre de sirop d'orange, bourré de E qqchose, qui colorait agréablement le verre une fois vidé. Ensuite, vers 16h45, nous déboulions chez la grand-mère pour suivre les aventures de Denis la malice. 8 mains bien à plat sur la toile cirée, le temps du feuilleton, puis on repartait jouer...

Personnellement, j'étais captivé par une émission en particulier : La séquence du spectateur, qui passait le dimanche de 12h à 12h30 (pas besoin d'indiquer la chaîne, il n'y en avait qu'une !) juste avant Discorama de Denise Glaser. Tous les anciens comme moi se souviennent de la musique saccadée d'ouverture, On the desert road, jouée par Juan Montego and the Kingston Orchestra (1953), mais bien peu se souviennent que les premières émissions s'accompagnaient du morceau" La ronde", tiré du film de Max Ophûls de 1950... Dans La séquence, Catherine Langeais présentait 3 films, un toutes les 10 minutes : une photo, quelques mots de sa belle voix pour nous exposer le scénario, puis l'écran s'animait (en noir et blanc bien entendu). Pour rien au monde je n'aurais raté cette émission (à tel point que, grâce à un ami,  j'ai encore sur CD quelques unes enregistrées...).. Il existait aussi, le jeudi, La séquence du jeune spectateur, pratiquement 100% Walt Disney, mais je préférais celle du dimanche.

Durant toute mon existence, j'ai continué à cultiver cette passion. j'allais souvent au cinéma. Deux souvenirs vivaces, Rollerball, avec James Caan, vu le 24 décembre 1973 à 21 h au cinéma de Lagny (le Royal/Majestic, chanté par Eddy Mitchell dans "La dernière séance"). Nous étions les seuls spectateurs, Marc, Willy et moi ! À 17 ans, les circonstances nous offraient LE cinéma en EXCLUSIVITÉ !!!!! L'autre souvenir, L'exorciste, version longue (elle fut coupée au bout de 3 semaines), vu au Grand Rex à paris en novembre 1974 avec ma copine de l'époque. Retour en bécane jusqu'à chez elle à Roissy en Brie, puis je rentrai à Lagny, à fond, avec dans mon rétroviseur d'étranges ombres qui me poursuivaient à travers champs. Cette nuit là, dans un coin de ma chambre, il y eut longtemps une petite fille qui bavait en tournant la tête à 360 degrés !!! Sacré film pour l'époque... 

À l'avènement de la cassette vidéo et des locations en vidéothèque, j'ai carrément dévasté les rayons, allant jusqu'à visionner 20 films en 3 jours (j'étais en vacances) pour rattraper mon retard sur les "classiques" : Pont de la rivière Kwaî, 55 jours de Pékin, films catastrophe des années 70, etc...

Aujourd'hui, l'industrie du cinéma s'est emballée : on produit quantité de films chaque jour et il est pratiquement impossible de les visionner tous. La télé est là pour nous aider, et il est possible de choisir entre plus de 1000 films par jour sur Canal + par exemple (idem sur Netflix mais qui demeure très secondaire question qualité, avec néanmoins une ouverture vers les productions étrangères / Mais se fader un film indien de 3h30, avec des chansons plagiées, très peu pour moi... Mais j'ai essayé ! Snifff !). On a tout, la couleur, la variété, la langue, et il est difficile parfois de dénicher une petite perle dans le tas, comme disait le réalisateur scénariste Pierre Gaspard-Huître... 

Alors si je trouve un truc bien de moins de 10 ans, je vous le dirai ! promis !

Un dernier mot sur les séries. Je déteste celles qui ont 48752 saisons de 2596 épisodes: on tourne en rond, on exploite une situation qui s'enlise, bref, une perte de temps !!! Je préfère celles qui n'ont qu'une saison, et 5 à huit épisodes, le temps d'apprécier les personnages, coller à l'intrigue, et ensuite passer à autre chose afin de conserver à la fois fraîcheur et qualité... Vous en trouverez donc quelques unes également dans la liste... Bon visionnage !!! Et Bizzz à toutes et tous !  

Liste :

Nobody / 2021 / Action

Les Bodin's en Thaïlande / Humour / 2021

Les municipaux (2 films) / Humour (??) / 2018, 2019

Beast / Action / 2022

Divorce club / Humour / 2020

H/jack / Série Action 7 épisodes / 2023

Le jeu des espions / Polar / 2022

Astérix et Obélix, L'empire du milieu / Humour / 2023

Alibi.com 2 / Humour / 2023

Mayday / Drame / 2023

Le menu / Drame / 2022

Si demain / Drame / 2020

Don't worry, darling / Fiction / 2022

Blood and gold / Guerre / 2023

Anatomie d'une chute / Drame / 2024

Sisu / Guerre / 2022

Ferrari / Biopic / 2023

Oppenheimer / Biopic / 2023

Ma langue au chat / Comédie / 2023

Equalizer 3 / Action / 2023

Dogman / Drame / 2023


Nobody / 2021 / Action

Hutch Mansell est un homme apparemment banal et un père de famille sans histoires. Mais il ne se sent pas assez considéré par les siens. Une nuit, des cambrioleurs s'introduisent à son domicile. Plutôt que de s'interposer, Hutch décide de ne pas intervenir. Cette décision lâche l'éloigne définitivement de son fils Brady et de sa femme Becca. Mais le cambriolage va aussi réveiller des instincts primaires et des compétences violentes qu'il croyait avoir oubliés...

La séquence d'ouverture est à elle seule un petit bijou, l'autre étant celle où il écoute "What a wonderful world" de Louis Armstrong. Notre héro est humain et trimbale une fragilité à fleur de peau qui fait merveille. Et que dire des seconds rôles comme Chistopher Lloyd (le Fétide de la famille Adams ou le professeur Brown de retour vers le futur), sinon que l'humour FIN (ce qui n'est pas souvent le cas dans les productions américaines) les caractérise (ah, la scène dans la maison de retraite !!!). Et cette bande son !!!!

18/20 !   Un excellent film à voir et revoir avec le sourire, de la bagarre, mais aussi beaucoup de sentiments...

Les Bodin's en Thaïlande / Humour / 2021

Maria Bodin, vieille fermière roublarde et autoritaire de 87 ans, doit faire face à une nouvelle épreuve : son grand nigaud de fils, Christian 50 ans, a perdu le goût de la vie. Suivant l'avis du psychiatre, qui conseille le dépaysement, la mère Bodin se résigne donc à casser sa tirelire pour payer des vacances à son fils… en Thaïlande ! Le choc est énorme...

J'ai mis ce film dans la rubrique humour parce qu'il est sensé nous faire rire, mais après les 15 premières minutes (les gags qu'on voit en bande annonce), le sens comique stagne. J'aime bien les Bodin's, les réflexions de Maria et son bon sens paysan, mais là, tout a dû rester à la ferme. Ce n'est qu'une suite ininterrompue de situations loufoques certes, mais banales et qui font juste sourire... La poursuite en Tuk-tuk est navrante, les scènes dans le village fadasses, bref, une déception. Il manque du gag, du mouvement (et non de la frénésie). 

10 / 20.    Bref, je suis déçu...

Les municipaux (2 films) / Humour / 2018 et 19

Une rumeur court dans le petit port de Port-Vendres, riche de 280 employés municipaux : le maire, aidé de son chef de service, énarque et parisien, aurait le noir dessein de réduire l'effectif des salariés communaux. La révolte gronde et le syndicat des municipaux organise la riposte. Le secrétaire national en personne vient en consultation. Sur sa proposition, une décision historique est prise : les municipaux feront la grève du zèle

Même constat que pour les Bodin's : une énorme déception. Quelques gags qui amusent, mais un éternel rabâchage de leurs sketchs d'antan. Je les suivais depuis 1996, date de leur chanson La Simca 1000. En 2011, ils crèvent tous les écrans. Ensuite, ils se laissent doucement bercer par le succès, au point de ne plus savoir créer des situations ubuesques et amusantes au profit d'une surenchère de personnages archi-connus, de sketchs mille fois répétés et adaptés (le fond étant atteint avec Miami !).

6 /20.   Avant de finir le boulot, il faudrait vraiment le commencer ! Courage les gars, je crois en vous quand même...

Beast / Action / 2022

Le docteur Nate Samuels voyage avec ses deux filles adolescentes en Afrique du Sud. C'est dans ce pays qu'il avait autrefois rencontré sa femme, décédée il y a peu de temps. Nate, Meredith et Norah se rendent dans une réserve naturelle gérée par Martin Battles. La famille Samuels va alors être la cible d'un lion. Cet animal, attaqué par des braconniers, qui a vu toute sa troupe tuée par ces derniers considère alors tous les humains comme une menace et va prendre en chasse... 

Question : pourquoi dès le départ on n'y croit pas ? Plusieurs raisons : au bout de 10 minutes de présence de la famille Samuels, on est déjà saoulé par les reproches de la fille envers son père (y a des claques qui se perdent !). Ensuite, quand le lion les menace, ils font le contraire de ce  qu'il faudrait (partir tout seul à sa poursuite, mettre la voiture dans le fossé, etc). Bref, une suite d'invraisemblances mêlées à des dialogues dégoulinant de mièvrerie. Le seul qui s'en sort les cuisses propres, c'est le lion de synthèse, très bien réalisé. Et puis au final, le papa héro, armé d'un simple Opinel, se bat durant 5 minutes avec la bête et est à peine blessé (un coup à descendre dans la fosse du zoo pour aller caresser les gros minets, tiens !).

10 / 20.   Bref, je déconseille (À la rigueur pour le lion, et encore...)

Divorce Club / Humour / 2020

Deux amis créent un club réservé aux divorcés hommes et femmes afin que ceux-ci puissent remonter la pente en faisant la fête dans une immense villa.

Le synopsis est simple mais ouvre la porte à de multiples combinaisons. Les acteurs sont tous formidables dans leur rôle (mention spéciale à F-X Demaison en génial organisateur, et à Arnaud Ducret pour son personnage à la fois amoureux et à l'écoute des autres). Les scènes s'enchaînent comme des sketchs, certaines donnent le sourire, d'autres font franchement rire (celle où Ducret revient à son rdv au restaurant)... Le tout ponctué de petits traits d'humour, et d'une timide, maladroite, mais franche recherche du bonheur... On sent qu'ils ont bien rigolé lors du tournage.

17 / 20.   Au final, de la bonne humeur, du rire, et un très bon moment à passer, sans prétention...

Hijack / Action / Série en 7 épisodes / 2023

Le vol KA2-9, à peine décollé de Dubaï à destination de Londres, est détourné par un groupe dont les revendications ne sont pas très précises. À bord, un négociateur décide de prendre les devants, d'interférer dans les intentions des agresseurs afin de sauver l'avion et ses passagers...

Avant de taquiner le lion dans Beast (voir + haut), Idris Elba se faisait la main sur des pirates de l'air aux dents moins longues mais armés de flingues. L'histoire tient bien la route et n'est pas rébarbative car si l'action principale est dans l'avion, la narration fait aussi état des réactions gouvernementales, entre autres. Quelques longueurs, comme dans chaque série, mais on demeure accroché à ce simple passager qui tente l'impossible, avec comme seule arme sa voix et son pouvoir de réflexion. Du suspense jusqu'à la fin, quand l'avion s'écrase et que... (m..de, je l'ai dit ?). Non, blague, je ne vous dirai rien du final, l'important étant les péripéties et les états d'âmes changeant en cours de vol...

14 / 20.    Je conseille, même si vous avez le mal de l'air...   

Le jeu des espions / Action / 2022

En 1963, à Budapest. András Jung, agent de la sûreté de l'Etat, mène une vie heureuse avec sa femme, Eva. La seule chose qui l'empêche d'obtenir une promotion est un collègue rival. Lorsque Pál Markó, un espion légendaire, resurgit du passé dans le cadre d'une affaire classée, les événements s'enchaînent. Un duel sans merci s'engage alors, où rien ni personne n'est ce qu'il semble être et où un simple geste peut coûter la vie...

Une fantastique plongée dans l'univers soviétique de la Hongrie de 1963. Une reconstitution époustouflante, des acteurs investis, mais surtout un imbroglio savoureux ou personne n'est ce qu'il semble être. Pas une minute de répit dans la quête de la vérité, un polar qui parait très alambiqué, mais qui au final est d'une simplicité déroutante...

Et un final qui comble le spectateur...

Beaucoup de véhicules d'époque comme la Volga beige du personnage principal (et sale, comme dans la vraie vie). Il me semble même avoir vu une Nash Metropolitan, une américaine assez incongrue dans Budapest...  

15 / 20.    Je le conseille !

Astérix et Obélix, L'empire du milieu Humour / 2023

Le type même de film qui divise au point de n'avoir que des ++ ou des --. Passer après celui d'Alain Chabad et des nuls n'était pas facile, et Canet s'en est bien sorti. Choisir d'imiter  aurait été une erreur, il a préféré l'innovation (et une histoire inventée, hors de celles des BD existantes).  Les critiques n'ont vu qu'une sorte de trahison de la BD, alors qu'au contraire, c'est une autre manière de voir les choses. Les personnages sont sympas (même Canet, en Astérix, qui pourtant ne convainc pas vraiment), l'histoire se tient, certains personnages s'en sortent haut la main (César / Cassel grandiose !), et il y a aussi des surprises (Angèle, Zlatan, etc)...

 Au final un bon moment à passer devant notre écran, à condition de n'avoir aucun à-priori sur le sujet. Je pense que ce film sera réhabilité par la suite, quand les grincheux auront fini d'en vouloir à Guillaume pour je ne sais quelle raison... 

13/20, je le conseille !


Alibi.com 2 / Humour / 2023

Disons-le tout net, je suis un inconditionnel de la bande à Fifi ! Dès qu'un film sort, je me réjouis à l'avance du bon moment que je vais passer. Baby-sitting, Nicky larson, Super-héros malgré lui sont des films amusants, avec beaucoup de références (ah, le monsieur à lunettes carrées dans Baby, qui s'envole comme dans "Là-haut" !). On est loin de l'humour scato bas de gamme de certains films américains, ou d'autres soi-disant humoristiques du panel français... Une bouffée de plaisir (je les comparerais à Divorce-club, voir + haut). Cependant, si les originaux sont vraiment bien, force m'est de constater que les numéros 2 pêchent par un humour pas toujours présent, et des situations qui sont vues et revues. Baby-sitting 2 est un ratage complet, un seule scène à sauver, celle de la grand-mère avec son fauteuil roulant "nucléaire". Quant à Alibi.com 2, certaines scènes auraient largement mérité leur absence (on ne serait pas fâché, promis !), exemple celle où Didier Bourdon, à poil, vole à travers la pièce et se retrouve avec une assiette dans le... Des situations mille fois vues (le double mariage, les faux parents, etc).

Le film mérite quand même d'être vu, mais je ne lui accorderai pas une note élevée... Phiphi, reprend-toi et ponds-nous  une nouvelle comédie inventive...

11 / 20. 

Mayday ! / Drame / 2023

Mayday est le message de détresse envoyé par le commandant de bord d'un avion (ou d'un bateau) pour signaler qu'il est en danger et nécessite une aide urgente et une priorité à l'atterrissage (enfin pour les avions, parce que les bateaux...). Gérard Butler, aux commandes d'un antique MD 80 se trouve pris en plein orage et doit se résoudre à un poser en catastrophe sur la route d'une île déserte. Déserte ? À que nenni mon bon ! Elle est truffée de pirates qui vont s'empresser de capturer tout le monde histoire de demander une rançon. Mais c'est sans compter sur Butler et un mystérieux passager...

Le scénario est simple, mais vous tient en haleine constamment. Certains rebondissements sont à prévoir, d'autres vous tombent dessus comme un cheveu sur la soupe. Tous les acteurs sont bons et on serre les fesses (on serre ce qu'on peut en fait), pour que l'avion redécolle avec tous ses pax. 

Pour les puristes de l'aviation, comme moi, j'ai bondi plusieurs fois de mon fauteuil devant certaines incohérences, parfois grosses comme des buildings, comme la finale où Butler, en panne de moteur, effectue un 360 sur lui-même histoire de perdre un peu d'altitude (en vrai, avec le vent de face, vous vous retrouvez vent arrière et le zinc tombe comme une pierre !). Mais c'est du cinéma, et il y a toujours la part du rêve...

15 / 20 Je le conseille.

Le menu / drame / 2022

Amateurs de cuisine, voici un film pour vous ! Plusieurs fins gourmets sont réunis sur une île pour le dîner du siècle, très sélectif et horriblement cher. Mais la dégustation ne va pas se dérouler comme prévu...

La quête du parfait, le besoin de reconnaissance, l’imbécillité de ceux qui croient tout savoir, la vengeance, le respect de soi-même, voilà quelques thèmes évoqués dans ce film déroutant. Au fil des minutes, on se demande ce qu'il va se passer, mais on s'accroche, mené par un Ralf Fiennes toqué aux commandes d'une troupe de marmitons totalement inféodés...

Une descente dans les cuisines de l'Enfer, d'où on ne retiendra qu'il ne faut jamais dénigrer les saveurs banales de notre enfance, banales mais qui nous tiennent à cœur. (je me fais parfois une boîte de macaroni au four, avec du râpé : simple, mais qui me rappelle mon enfance...)

15 / 20 Je le conseille

Si demain / Drame / 2020

Esther reçoit anonymement un carnet, écrit 20 ans plus tôt sous forme de journal intime par une jeune fille dont l'histoire fait écho avec la sienne, elle qui est en pleine rupture amoureuse. Poussée par sa meilleure amie, Esther se met en tête de retrouver l'autrice et d'apprendre ce qu'elle est devenue. Son enquête se transforme en un véritable voyage intime au travers duquel Esther se libère, se déploie, se reconstruit.

Une très belle histoire de femmes, simple, sensible, douloureuse aussi. Le rythme est lent, à l'image de la renaissance de l’héroïne principale, embarquée dans une quête de longue haleine. L'amitié, la vie, la mort, les petits riens de l'existence...  Un sacré voyage ! Et une actrice formidable, Julie Moulier (vue dans d'autres films comme "Comme des garçons"), qui a un physique banal, mais un talent dingue...

14 /20 , je le conseille.

Don't worry, darling / Fiction / 2022

Années 50 : tout semble idéal à Victory, une ville située dans le désert californien. Mais pas pour Alice, une femme au foyer plutôt malheureuse puisque son quotidien se résume à attendre le retour de son époux, qui travaille au siège de l'entreprise Victory. Mais un jour, une découverte troublante va bouleverser sa vie...

On ne peut s'empêcher de repenser à Truman show, ou avoir envie de relire "Un bonheur insoutenable" d'Ira Levin. La quête du bonheur absolu, les négations de la réalité, la fuite en avant dans un univers factice, le tout saupoudré d'une grosse envie pour les hommes de diriger leurs femmes et de les priver de réelle liberté en les enfermant dans un bonheur factice...

Au final, le bonheur n'existe que dans ses contraires. Comment apprécier la beauté s'il n'y a pas de laideur , la liberté s'i n'y a pas de prisons, l'amour s'il n'y a pas de haine ? Alice va se lancer dans une quête qui la conduira à l'ultime vérité...

14 /20 Je le conseille.

Blood and Gold / Guerre / 2023

Avril 1945. Au centre de  l'Allemagne déchirée, les restes d'une unité SS se dirige vers un petit village. afin d'y récupérer une importante cargaison d'or. Mais les choses ne vont pas vraiment se passer comme prévu...

Il y a les bons allemands, comme ce déserteur sauvé de la pendaison par une fermière pugnace, et les autres, pourris, vendus, prêts à tout pour l'or... Première constatation, les décors sont bien rendus, grâce à une lumière permanente. Ensuite, l'histoire fourmille de rebondissements, de petits traits d'humour, mais surtout d'une grande inventivité par rapport aux autres films sur ce sujet. Les personnages ont une réelle psychologie et on ne peut s'empêcher de les aimer ou de les haïr. Les scènes d'action sont ultra réalistes, parfois même jubilatoires... Et les pourris sont vraiment, mais vraiment pourris !!!

Un excellent moment à passer chez vous un soir...

17 / 20 Je le conseille 

Anatomie d'une chute / Polar / 2024

Je crois que le vrai titre devrait être : Monotonie d'une chute ! Si l'histoire débute comme un thriller (mort accidentelle, suicide ou crime), on se perd vite dans un procès complexe et une histoire où l'on attend un rebondissement qui n'arrive jamais. Au moins 30 minutes de trop, un personnage principal, une femme pour laquelle on n'a aucune empathie, et pour finaliser le tout, durant plus des 3/4 du film, elle s'exprime en anglais !!! Étonnant d'avoir en France sacralisé un film pareil ! Seul le gamin et le chien maintiennent un semblant d'intérêt. Bref, pour un polar, on s'ennuie ferme ! Le jeu des acteurs est bien, mais sert un scénario sans reliefs. Psychologique dit-on, c'est vrai, mais alors ne dites pas que c'est un thriller, plutôt un drame. 6 Césars pour ça ? Du gâchis !!! Et pas étonnant qu'il ait obtenu le prix du meilleur film étranger aux States, c'est le seul que les américains ont dû comprendre question langage...

10/20 Je ne le conseille pas...

Sisu / Guerre / 2022

Il y avait déjà Gold and Blood (voir plus haut), voici Sisu, film américano-finlandais. Nous sommes en 1944. Un ancien soldat trouve un filon d'or et décide d'acheter la concession. Hélas, il va croiser l'armée nazie en déroute, prête à toutes les bassesses... Contrairement à Blood qui met en opposition résistants et nazis, Sisu est un homme seul face à un tank et une section allemande en déroute. La force de ce film est de montrer la détermination d'un homme taciturne, qui ne doit pas prononcer plus de 100 mots dans le film, mais qui a décidé de ne pas céder quelles que soient les circonstances, le nombre d'adversaires et leur puissance de feu. Si certaines scènes paraissent un tantinet exagérées, tout en gardant leur véracité, on ne peut que s'incliner devant cette volonté et ce courage exprimés... et devant le triomphe du bien sur le mal... Jouissif par moments.

14/20 Je le conseille !

Ferrari / Biopic / 2023

Film de Michael Mann (le 6e sens, Heat, Collatéral, etc). Ce n'est pas à propre parler un biopic sur Enzo Ferrari, le constructeur de la célèbre marque italienne. Mann choisit l'année 1957, année charnière pour Enzo, en crise dans son couple (époustouflante Penélope Cruz !), en crise dans sa société, en perte de vitesse sur ses ventes et pleurant la mort de son fils unique Dino. Pour surmonter tout cela, une seule solution, gagner la course Mille Miglia...

Le génie de Mann, c'est de se focaliser sur l'homme au lieu de ses voitures. Bien entendu, elles tiennent une grande place dans le film, mais on frémit plus en suivant les méandres de pensée du "commandatore", ses doutes, ses peurs... car malgré un visage sans faille, l'homme risque tout ce qu'il aime cette année là. C'est pour cette raison que ce film est tout publics et non pas simplement les passionnés de la mécanique...

Adam Driver (nom oh combien de circonstance !) est fabuleux, tout en retenue. On regarde la fameuse course en crispant les poings.... On vibre à chaque tour de roue... le tout dans une très belle reconstitution des années 50 !

À la fin du film, pensez à ouvrir la fenêtre pour évacuer la fumée des gaz d'échappement !

16/20 Je le conseille...  

Oppenheimer / Biopic / 2023

Le père de la bombe atomique, comme on le surnomme.  Au lieu de nous relater sa vie de bout en bout, Christopher Nolan (Dunkerque, Interstellar, Inception, etc) choisit 3 périodes dans sa vie : son ascension de 1920 à 1940, puis 2 autres purement politiques. Si on se passionne pour la montée en puissance de ce génie de l'atome, on se perd vite dans le bla-bla politique et les luttes intestines. La construction de la bombe (les bombes mêmes avec Little boy et fat boy) à Alamo est passionnante, car l'homme doute de sa faisabilité et des conséquences de l'explosion (excellent Cillian Murphy !). Ensuite on assiste à sa dégringolade quand il est soupçonné, après guerre,  d'être communiste. Au final, l'Amérique ressemble à une entité sans aucune morale, sans reconnaissance pour le travail accompli, et vite oublieuse des services rendus. C'est le gros défaut du film, cette pression politique permanente, ces critiques envers l'homme, à tel point qu'on se lasse vite...  J'attendais plus d'images sur les effets de l'explosion (archives). On ne voit même pas le fameux champignon atomique !!! Gros battage pour ce film qui me laisse sur ma faim et qui préfère parler d'une rivalité politique dont on se fiche plutôt que de se concentrer sur les années 20 à 50... L'Amérique est un pays de pourris, plus centrés sur le pognon que sur la fidélité, et prêts à descendre en flamme un héros par intérêt ou par peur d'une pensée "mauvaise"... mais on le savait déjà : le seul pays qui prend plaisir à assassiner ses présidents et hommes politiques...

12 /20. À voir pour la première période...  

Ma langue au chat / Comédie / 2023

À l'aube de la cinquantaine, Laure (Zabou) ne supporte plus rien de sa vie. Le seul être qui trouve grâce à ses yeux est Max, son chat. Lorsque ses amis débarquent à la campagne pour l'anniversaire de son mari et que Max disparaît, Laure disjoncte. Elle se met à enquêter et les façades se lézardent

On tombe parfois sur des petits films comme celui-ci, sans prétention, loin des navets français vendus uniquement grâce à une pub effrénée. Le truc habituel : réunir plusieurs couples qui vont se déchirer suite à un élément déclencheur (ici la disparition du chat). Chaque acteur joue en s'amusant, sans trop en faire, et c'est ce qui donne de l'authenticité au texte. Des petits moments tendres, d'autres crispants, et des actrices et acteurs au top !!!

C'est plaisant, amusant, et bourré de qui-propos. Un film sympa qui mérite qu'on s'y attarde.

14/20 Je le conseille.  

Equalizer 3 / Polar / 2023

Réalisé par Antoine Fuqua (non, non, rien à voir avec les dragées !), ce film conclut la trilogie Equalizer. Notre héros (Denzel Washington), blessé dans les 5 premières minutes (pourrait faire attention, non ?) se remet doucement chez un toubib sicilien. Une bande d'affreux a fait main basse sur le patelin et terrorise ses habitants. Notre ami va se fâcher tout rouge et remettre un peu d'ordre dans la mafia locale à grands coups de pétard...

Sans doute le meilleur des trois ! Denzel incarne un héros sensible, plus enclin à profiter de la vie qu'à tailler dans le gras des méchants. Mais quand il faut y aller, faut y aller ! Les décors sont époustouflants (la ville d'Altamonte), les gens sympathiques, et les méchants très méchants (chouette !). On s'amusera des poncifs sur la Sicile (les tueurs qui mangent des pâtes, le toubib plus vrai que nature, etc). Un héros tendre qui ne s'en laisse pas conter, des bagarres bien conçues... Jim Carrey (The Mask) disait à ses victimes : dans 3 secondes, je te retourne ton slip sur ta tête ! Denzel en accorde 9, mais ensuite il n'y a plus rien à récupérer ! Dure la vie de gangster...

15/20 Je le conseille !

Dogman / Drame / 2023

Amis des chiens, ce film est pour vous ! 

Besson nous a habitué à des films sortant de l'ordinaire, drôles parfois, inventifs, mais souvent décrivant un personnage principal empreint de solitude. Dogman ne déroge pas à la règle. Tiré d'une histoire vraie, celle d'un enfant enfermé dans une cage et qui va grandir avec des chiens, partageant leur quotidien, leur nourriture et leur chaleur. Libérés, ils vont trouver leurs places dans la vie. Lui va devenir chanteur dans un cabaret un peu particulier. Eux vont s'attaquer à dépouiller les riches pour donner aux pauvres... Amenée à lutter contre des ennemis décidés, l'équipe  saura trouver la solution adaptée à chacun...

Caleb Landry Jones porte le film sur ses épaules. Déjà connu dans "Nitram", il crève  littéralement l'écran. Et ses partenaires le secondent parfaitement. 9 dresseurs, plus d'une centaine de cabots, un film qui, décidément, à du "chien" !

16/20 Je le conseille...

Acide / Drame / 2023

Arras. Des pluies acides sont annoncées, mais ces dernières trouent les toitures et tuent la population. Devant l'imminence du danger, un homme (Guillaume Canet) s'enfuit vers Anvers avec son ex-femme (Lætitia Dosch) et leur gamine...

Le film surfe sur la vague écolo (comme dans les années 70 sur la vague catastrophes). L'idée est bonne, les images magnifiques (ce ciel menaçant ! Brrr), et l'histoire plausible et intéressante. Cela vaut largement les grosses productions américaines où l'on vous impose une certaine frayeur. ici, pas d'artifice : il pleut, tu meurs, il fait beau, tu survis... Jusqu'à la prochaine averse. Canet et Dosch jouent très bien, mais on regrette que le scénario ait imposé à la fille d'incarner une chieuse de première, toujours à pleurnicher ou contrer son père (ah, les films muets !!!). C'est elle qui fiche tout le monde dans les ennuis (pour ne pas dire autre chose. En +, son prénom d'artiste c'est Patience...). Bref, vers la fin, on peine un peu et on a de la pitié pour Canet qui en a plein le dos (et les pattes) de la gamine... qui a pour elle un excellent jeu d'actrice!!!

14/20 Je le conseille...

Denis Julin - Littérature, nouvelles et polars
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