Bêtes à poils versus Corona (virus) !

Disons-le tout net, concernant le confinement et cette satanée épidémie qui décime nos vieux en priorité, nos bêtes à poils ne s'en portent pas plus mal. Plusieurs raisons à cela :
1) Elles ne sont pas au courant de l'épidémie. En règle générale, mes chiens ne regardent la télé que lorsque moi-même je m'abandonne devant un bon polar, sauf Oscar qui va de temps en temps sur ARTE (les émissions en allemand) et Bouboule accro à Etchebest et sa cuisine. Quant aux chats, ils préfèrent "chater" sur le net (ils ont l'habitude de jouer avec la souris !). De ce fait ils boudent les infos et ne sont au courant de rien, ce qui n'est pas plus mal et leur évite le stress dispensé et entretenu parfois par les chaînes "info".
2) Même s'ils étaient au parfum, cela ne les concernerait pas car ils ne sont pas sujets à la maladie. De là à penser qu'en cas d'épidémie sévère ils seraient les seuls survivants dans les villes, il n'y a qu'un pas. Je me demande d'ailleurs si je ne devrais pas leur apprendre à conduire histoire d'aller chercher plus facilement des croquettes (3 kg par jour, faut assurer !). Il y a eu "Demain les chiens", de Simak, je pourrais pondre quelque chose sur le même sujet... Mais il est prévu que dans les années à venir Brunie enquête dans le domaine animalier (n'a-t-il pas lui-même le flair du chien de chasse si utile au policier ?).
3) L'enfermement que nous vivons n'a aucunement altéré leurs conditions de vie. Nous avons la chance d'habiter dans une grande maison sise au milieu d'un vaste terrain clôturé, et qui englobe deux étangs. Chaque animal a ses habitudes et, quel que soit son âge, ses heures de sortie qu'il définit lui-même, l'accès à l'extérieur étant libre. Les vieux sortent en solitaire, effectuant un tour de terrain en 20 minutes (le temps de trouver un nouvel endroit pour se soulager et de laper un peu d'eau fraîche). Quant aux jeunes, ils se déplacent en groupe, courant dans l'herbe, fouillant un peu la terre (Oscar se prend parfois pour une grosse taupe !) ou bien prenant un bain dans l'étang (bonjour le carrelage au retour !). En aucun cas ils ne sortent hors du terrain, sauf pour une rare consultation vétérinaire à Aixe-sur-Vienne (groupement vétérinaire Val-de-Vienne, très compétents, à l'écoute et aimant réellement les animaux ! Je salue au passage toute l'équipe !).
4) Il n'y a plus de salon littéraire. De ce fait, plus d'absences pour nous ni de copains de remplacement à la journée pour eux. Notre présence est permanente et ils ont l'air d'apprécier.
Quant aux chats, quoi qu'il arrive, leur sagesse séculaire les met à l'abri de tout changement dans leur quotidien. Et du moment que la sainte gamelle sert de squat à croquettes et que les mulots cavalent dans le terrain, leur félicité est assurée. À noter que notre stock de coussins et de canapés est au plus haut, ce qui peut aider !
Et la cohabitation me direz-vous ? Eh bien si chaque peuple pouvait aussi bien s'entendre avec ses voisins, nous n'aurions plus de guerre ni de conflits internes. Chats et chiens vivent ensemble sans se gêner et prennent soins les uns des autres. Par exemple, quand un matou ressent le besoin d'une poussée d'adrénaline, il vient péter un démarrage de dragster devant les chiens, histoire de taper un 400 mètres jusqu'à la haie. [Ce spectacle vaut largement celui des bolides gavés d'un mélange de nitrométhane (90 %) et de méthanol (10 %). Si vous vous ennuyez chez vous et que vous aimez les sensations extrêmes et les beaux feux d'artifice, essayez avec la voiture familiale, vous ne la reconnaîtrez plus surtout après !) ]. Seule différence, avec les chiens et les chats, même en cas de sortie de route, aucun risque d'explosion. En règle générale, le matou gagne et, juché en haut des branches, s'amuse de ses poursuivants qui, truffe sur 100 %, cherchent en vain la fusée à poils qui les précédait. Un régal...
Mais il n'en demeure aucune rancune car au paddock, le vainqueur vient réconforter le vaincu qui, l'œil hagard (du Nord), se repasse la scène pour trouver où la poursuite a dérapé. Le chat, auréolé de sa gloire, vient alors lécher les oreilles du perdant, histoire de le consoler... (concernant les guerres entre humains, cela ne se terminerait sans doute pas comme çà, mais c'est l'idée !). Et c'est un régal de les voir finalement roupiller dans le même panier dans l'attente du prochain départ...
Pour eux, le 11 mai ne représente rien de plus qu'un nouveau jour pour profiter de la vie...
Mais pour nous... Grrr ! On s'accroche !