Cluis

12/06/2023

Les carottes sont Cluis(tes)

Hier, 11 juin, nous étions à Cluis pour les rencontres estivales. L'événement se déroulait sur 2 jours, avec un beau soleil. Sur le papier, tout était intéressant et cela promettait un beau salon. Mais nous avons vite constaté que de la théorie à la pratique, il y avait parfois un fossé de la taille d'un gouffre abyssal.

Nous arrivons le dimanche matin vers 9h30. Première constatation, la ville est déserte ! Presque aucun véhicule, et nous nous sentons un peu perdu sur le champ de foire car il n'y a aucune indication : ni affiche, ni fléchage ! Pas un bruit… On se demande même si on ne s'est pas trompé de dimanche !!! Une personne en vélo nous indique la salle des fêtes, en nous précisant qu'elle ignore si c'est ouvert, vu que la veille, la responsable dormait encore quand les premiers auteurs sont arrivés. Nous nous garons et constatons qu'il y a quand même quelques personnes (dont notre amie Michèle-Marie).

Coup de massue en arrivant : la salle est grande, mais envahie au centre par des grilles supportant des peintures. J'aime beaucoup les tableaux, mais un peu moins quand je constate que les auteurs sont relégués contre les murs avec peu de place pour circuler (certains sont même obligés de s'asseoir dans l'allée). De plus, notre emplacement est sur la scène, avec deux autres. L'escalier est raide et d'accès peu aisé, ce qui en dit long sur la volonté des visiteurs à nous rejoindre (il y en aura quand même 4 qui tenteront l'ascension, sans parler de ceux qui ne monteront que pour le cours de pastel organisé au centre de la scène…)

Très peu de monde le matin. La veille, les quelques rares visiteurs sont venus vers le soir et on s'attend à la même chose ce dimanche… S'ils viennent ! En attendant, je papote avec Marie-Line, nouvelle autrice dont c'est le premier salon, et son premier livre, que je lui achète histoire de l'encourager, et d'éviter qu'elle ne revienne bredouille pour sa première sortie officielle (chose que je fais souvent histoire d'encourager les passions naissantes). Je ne dis pas cela pour me vanter, juste pour prouver que je m'intéresse aux autres plus qu'à moi, et ne génère que de la critique constructive...

Vers 12h, appel pour l'apéritif de bienvenue. Kir frais et des mises en bouche chaudes, tout est bien préparé et appétissant. Une dame avec un caniche n'hésitera pas à nous passer devant alors que nous attendons la finition de la découpe de mini-pizzas afin de se servir largement (on ne se rend pas compte de la détresse de certaines, obligées de manger comme 4 lors de manifestations de ce genre… mais le caniche avait l'air gentil). Aucun officiel, ni maire ni discours. On a l'impression d'être dans une bulle perdue dans l'espace-temps...

Ensuite, cela se gâte : nous avons des bons pour le repas. On nous demande de nous mettre en rang, mais rien ne suit. Nous nous dirigeons alors vers l'extérieur où un barnum coiffe une dizaine de tables. Quelques chaises, mais pas assez (on a oublié de nous dire qu'il fallait apporter les nôtres). Repas froid, rosé et rouge. Rien à dire sauf qu'il n'y a pas assez d'assiettes en carton… La présence d'un stand sur le côté m'interpelle. Je m'y rends. Un gars très sympathique fait cuire des acras de morue et de crevette, mais personne ne nous a mis au courant (c'est marqué sur le papier, me dit une personne, mais ce fait aurait pu être rappelé). J'achète donc deux parts… puis encore deux autres à déguster le soir au retour (le cuisinier est tellement gentil qu'avant de partir, il me fait même cadeau de quelques « friandises » supplémentaires !!! Je me demande si je n'ai pas été son unique client...)

Retour sur l'estrade où nous survolons une assistance plutôt calme, chacun papotant dans son coin (entre parenthèse, nous avons fait le tour des peintures, mais très peu de peintres ont fait celui des auteurs) Chacun pour soi ! Petit rayon de soleil dans cette journée morose, la visite de nos amis Annie et Alain, l'occasion de plaisanter et d'oublier un peu notre déception. Vers 15h30, nous rentrons à la maison…

Que dire en conclusion ? Du bien, mais hélas aussi du mal. Ceux qui ont œuvré pour cette manifestation ont certainement donné de leur personne, et on peut les en remercier. Hélas, c'était beaucoup trop brouillon. Organiser un salon n'est pas une mince affaire, et demande du temps (beaucoup !) et une certaine rigueur (et , cela pêchait par omission). Plusieurs erreurs : d'abord, pas de fléchage pour guider les gens (même si les auteurs sont sensés venir avec le plan fourni, qu'en est-il des visiteurs qui ne l'ont pas ?). La salle : pas assez de place pour les auteurs et les peintres ! Pourquoi ne pas avoir partagé, les peintures le samedi, les livres le dimanche ? Les tables presque contre les murs, pas de place pour passer, les auteurs (dont nous) relégués sur l'estrade, uniquement accessible aux alpinistes chevronnés, etc. Je passe sur la chaleur sur scène, l'absence de mini bouteilles d'eau ou de nappes en papier. Le repas : un système de tickets désuet (même pas coupés à l'avance), aucun contrôle, aucune information sur le vendeur d'acras, pas assez d'assiettes en carton, des verres en carton qu'on recycle péniblement derrière le bar, etc. Sans parler du reste : des rencontres estivales ? Et les autres activités ? Et la démonstration de Kravmaga ? Pourquoi personne n'a pris la peine de nous les rappeler ??? Au fait, le maire était-il au courant, on se le demande… parce que chaque animation culturelle faisant objet d'une participation financière de l'État, on peut se demander à quoi a-t-elle servie.

En fait tout cela s'est joué en solo, chaque activité dans son coin. Hélas pour nous autrices et auteurs, la priorité semblait donnée aux peintures… Nous n'avons eu que le rôle de figurant, à quelques exceptions près.

Si l'expérience doit être renouvelée, j'espère que le comité des fêtes prendra acte de mes réflexions, largement partagées par beaucoup d'autres personnes. Il peut être utile de consulter des autrices ou auteurs histoire d'avoir un aperçu plus général de la situation car comité et auteurs doivent s'entraider pour une parfaite réussite de l'événement, comme à Montgivray ou à Pionnat par exemple il y a une semaine… Les seuls choses qu'on ne peut maîtriser, ce sont la météo et le nombre de visiteurs. Mais avant, il y a une copie à revoir sérieusement…

Ou alors, faites cela entre amis, et ne sollicitez pas la présence d'autrices ou auteurs qui parcourent parfois 200 kilomètres pour un manifestation à peine maîtrisée.

Denis Julin - Littérature, nouvelles et polars
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