Flipper et juke-box

Ces machines font partie intégrante de mon enfance. Dès que je ressentais le besoin de quitter le cocon familial pour retrouver mes potes, j'enfourchais ma bécane et me rendais dans un des bars de Lagny : "la passerelle" en face de la gare, le bar du cinéma en face du Royal et du Majestic (chantés par Eddy Mitchell dans "la dernière séance"), "les routiers" rue Saint Denis, le Saint Fursy, ancienne église sur la place de la Fontaine, etc. On buvait des cafés, on fumait des gauloises Maryland ou des "Boules d'or" tout en refaisant le monde et en draguant les filles. Mais souvent nous glissions une pièce (1 fr = 1 partie, 2 fr 3, 5 fr 10 !) dans un flipper histoire de lui apprendre qui était le maître. Black Hole, Maison hantée, Dare Devil, Grand prix, Big Brave, Vulcan, Joker Poker, autant de noms prestigieux qui tremblèrent sous notre poigne... Sans forcément être prodigues en parties gratuites ! Étrangement, mes scores étaient largement au-dessus de mes résultats scolaires, et je claquais souvent, pour le plus grand plaisir de mes copains...

Mais pour se mettre dans l'ambiance, il fallait de la musique, et les juke-box attendaient eux aussi nos pièces ! Leur sonorité nasillarde ou sourde nous susurrait les derniers airs à la mode, que ce soit de la variété ou bien du classique remodelé, style "Ekseption" avec la 5ème de Beethoven revisitée !

Aujourd'hui, j'ai sacrifié à cette passion et de temps à autre, je n'hésite pas à claquer quelques parties sur mon "Grand prix" mécanique tout en écoutant des vieux airs sur un antique Wurlitzer Lyric Console de 1962.

Repartez 40 ans en arrière : fermez les yeux, écoutez le bruit des relais, celui de l'afficheur...

Quant au Lyric, pas de vidéo mais une photo... À vous de chantonner un vieil air en la regardant !