Le polar

Le polar c'est avant tout un état d'esprit, une envie d'être surpris par une histoire racontée tout en prenant nous-même part à l'aventure. Un puissant activateur de méninges ! Tandis que les faits nous arrivent par pages successives, nous échafaudons mille et mille possibilités, quitte à se perdre dans les conjectures...

J'ai commencé à lire entre 4 et 5 ans. Des trucs simples, des bd, comme tout le monde d'ailleurs puis les romans d'aventure avec le bondissant Bob Morane (Henri Vernes). Personne ne lisait à la maison, sauf le courrier et parfois le journal. Ado, j'ai découvert la littérature fantastique, d'épouvante (Richard Matheson, Jean Ray, James Herbert, etc), puis les premiers polars. Parcours classique s'il en est, avec les ténors de l'époque : cette bonne vieille Agatha, Frédéric Dard, Steeman, Exbrayat, Chandler, Simenon ou Hightsmith... Au fil des ans, j'ai plutôt recherché les sentiments, la simplicité apparente d'une affaire, et souvent un milieu social comparable au mien. L'humour aussi ! Je n'aime pas les descriptions sanglantes, la violence gratuite ni la multitude de personnages. Le polar est une expression populaire qui gagne à conserver une certaine simplicité. Un roman décrivant les milieux de la drogue, c'est bien une ou deux fois comme documentaire mais cela ne touchera pas longtemps le lecteur qui se trouve étranger à ce contexte. Sans parler de la violence omniprésente... Lire, c'est s'évader et souvent on a envie de refermer le livre sur une bonne impression, et non pas celle d'un massacre général ou bien d'une histoire qui nous a replongé dans nos propres problèmes.

Le polar, longtemps dénigré par les pseudo intellectuels, a gagné ses lettres de noblesse. Il parle de la vie, de "notre" vie, mais sans tabous, sans restrictions légales, une extrapolation de nos envies et sentiments libérés des barrières morales et civiques... Et tout y est possible !

Une vie dans une vie, tout simplement...