Montgivray, pas d'âme ? Pas d'âme ? (dirait Édith Piaf)

Deuxième salon de Polar en vallée noire, organisé par la municipalité de Montgivray. Nous avions eu la chance de participer au premier (voir article plus ancien) et en avions tiré beaucoup de plaisir...

Cette année encore, l'organisation était presque sans faille (personne n'est parfait mais on peut s'en approcher !) Pas de prix d'entrée, une table de + de 2 mètres avec une belle nappe, bouteille d'eau, serviette, petit sac de bienvenue avec quelques brochures sur la région, plaquette explicative, boîte à selfie, etc. Repas offert pour l'auteur ET son accompagnant(e), un ensemble de charcuteries (le repas, pas l'accompagnante !), salade de pâtes, de riz, chips, fromage, tartelette, vin rouge ou blanc, etc... Une salle claire, un vaste parking, et pas plus de 20 auteurs... Bref, un exemple pour beaucoup !!!

Très peu de visiteurs par rapport à l'année dernière. Rien le matin, une petite centaine l'après-midi. Est-ce cela qui créa peut-être un malaise parmi les organisateurs ? Mystère... Quoi qu'il en soit, nous fûmes plusieurs à avoir la certitude d'être totalement abandonnés mentalement avant que ne sonne midi. La table ronde du matin fut annoncée mais pas la conférence de l'après-midi. Le maire passa mais ne fit pas le tour des tables histoire de se présenter, ni même un petit discours de 2 minutes histoire de remercier les participants mais surtout le comité organisateur (qui le méritait largement) Les organisateurs n'avaient plus avec nous que des contacts "utiles" du style, "vous pouvez monter déjeuner, il faut libérer les tables, le pot est servi, etc". Concernant ce dernier, il se déroula vers 17 heures, dans un silence presque total, sans aucune explication (sauf la teneur des plateaux)... Ensuite ce fut la débandade, chacun vidant son coin en silence pour ensuite reprendre la route...

À signaler qu'avant le pot, la responsable passa acheter quelques livres, sans doute pour la médiathèque, sans accorder un regard à certains auteurs. Dans certains salons, grâce aux subventions reçues, la municipalité achète un livre à chaque auteur histoire de conserver un souvenir et permettre aux habitants n'ayant pas pu venir de les consulter à la bibliothèque. Pour la deuxième année, nous étions manifestement beaucoup à ne pas faire partie du lot...

Les critiques doivent toujours engendrer des solutions générées par les remarques. Donc...

D'abord, le nombre de visiteurs ne doit JAMAIS décourager les organisateurs (sauf si c'est récurrent d'année en année) De ce fait, comme dirait un célèbre groupe : The show must go one ! Le spectacle doit continuer ! D'ailleurs les auteurs restent en place jusqu'à la fin (un aparté : la fin d'un salon littéraire ne devrait jamais dépasser 17 heures pour les auteurs,  certains ayant plus de 2 heures de route pour renter. Montgivray est donc totalement dans le vray !) quoi qu'il arrive !!! Si un minimum de publicité a été programmé en amont, les organisateurs ne sont NULLEMENT  RESPONSABLES de la fréquentation du salon, les auteurs en sont conscients. 

Ensuite, même s'il y a peu de visiteurs, il reste les auteurs !!! À vous de les cocooner un peu, passer les voir de temps à autre, etc. Choisissez une ou deux personnes qui s'occuperont toute la journée d'eux sans être absorbées par une autre tâche. Il ne s'agit pas de passer 100 % du temps avec eux, simplement de leur accorder un peu d'attention. Accueil (bonjour, voici votre table), suivi (qu'est-ce que vous écrivez ?), discours de bienvenue (Nous aussi on est HEUREUX de vous recevoir)... L'inverse est aussi vrai. L'auteur a des obligations : politesse (prévenir s'il ne peut venir, dire bonjour, sourire, etc), présence accommodante (se lever quand il faut, aller déjeuner aux horaires prévus, ne pas partir trop tôt, etc). Souvent je propose mon aide en cas de besoin, et je sais que je ne suis pas le seul... Certains auteurs viennent pour la première fois et ne connaissent personne ! À vous donc de les mettre à l'aise.

Le petit laïus du maire (ou président, ou organisatrice, etc) est toujours TRÈS APPRÉCIÉ car il met en osmose auteurs et organisateurs. Son absence hier a créé une certaine gêne, voire une totale incompréhension. Sans aller jusqu'à 10 minutes de palabres et 8 intervenants, quelques phrases chaleureuses, en 2 minutes, suffisent à tisser des liens entre les différents acteurs de la journée...

Une dernière chose : en arrivant, nous avons eu du mal à trouver la salle des fêtes car le fléchage n'était pas encore en place (à 9h30 nous avons croisé les poseurs de panneaux) Ce fléchage est très IMPORTANT car si nous les auteurs, nous qui voulons ardemment participer, avons du mal à trouver le lieu de rencontre, les visiteurs éventuels ne se donneront pas autant de peine que nous, accentuant de ce fait la rareté des chalands. Alors grosses flèches jaune ou rouge avec le mot SALON (très facile à lire et à repérer), posées la veille au plus tard, et tout cela à chaque intersection (tout le monde ne connaît pas le village et sa disposition).

Au final, que tirer comme conclusion ?

Cette manifestation doit continuer car elle fait partie, à mon avis, des meilleures organisations de salon : par sa gratuité, les services proposés, son accueil, etc, elle sort facilement du lot. Il faut accentuer la publicité dessus et améliorer certains points de détails. mais surtout il faut Y CROIRE, même si le nombre de visiteurs n'est pas au top, et bichonner les auteurs. Au final, ce sont eux qui font vivre l'événement !!! En tant qu'auteurs, nous y croyons et apporterons une fois de plus notre soutien l'année prochaine...

24 juin 2022 :

Une fois n'est pas coutume, la responsable de ce salon à qui j'avais envoyé copie de mon texte m'a répondu (et autorisé à vous montrer sa réponse). Il y a là une forte volonté de partager les enseignements et d'améliorer les choses (ce qui n'est pas toujours le cas) Merci à elle pour ces explications et encore bravo à l'équipe organisatrice !!!

Bonjour,

Tout d'abord, toutes mes excuses pour avoir tardé à vous répondre. Je transmettrai votre mail à mes collègues du conseil municipal mais, en tant qu'organisatrice du salon, je vous réponds personnellement.

Créer un salon du livre policier dans un petit village comme Montgivray tient de l'exploit. Étant jury pendant de nombreuses années, avant mon arrivée en Berry, d'un grand salon "Week-end noir à Neuilly-Plaisance", dont le parrain était mon ami Jean-Hugues Oppel, je m'étais promise de créer ce salon ici, en tant qu'adjointe à la culture à la mairie. L'organisation nécessite une grande disponibilité de personnel bénévole, ce qui est loin d'être évident.

Quand j'ai pris mon poste d'adjointe, il n'existait aucun budget culture et Il a fallu tout construire avec mon équipe. Si tout le monde achetait autant de livres que j'en achète sur les salons, les auteurs seraient contents ! Personnellement j'avais déjà votre livre de l'an dernier, et j'ai donné priorité aux nouveaux venus, que j'ai découverts, car c'est aussi à cela que sert un salon. Je suis moi-même écrivain et connais donc le problème des salons. . Pour vous donner un exemple, celui du moulin d'Angibault où je serai en septembre, demande 10 euros d'inscription et le plateau repas est à 15 euros ! Nous avons essayé d'éviter ces questions financières pour rendre ce salon accessible à tout le monde et dans un esprit de convivialité. Nous n'avons ni bibliothèque, ni médiathèque, mais nous avons créer 3 boites à livres pour le partage avec la population et personnellement, passionnée par le livre , la lecture et plus spécifiquement le polar, je n'hésite pas à remplir les boites à livres du village.

Voici donc ma réponse personnelle, et quant à la présence ou non présence du maire, et l'absence du petit discours d'accueil comme l'an dernier, nous l'aurions fait si nous avions été prévenus plus tôt. J'en suis désolée, car je suis consciente que cela a manqué .Nous avons conscience de notre manque de signalétique qui sera le point fort de l'organisation de notre prochain salon.

En vous remerciant, bon courage pour l'écriture de nouveaux ouvrages. Je vous souhaite une belle journée.

A bientôt

Michelle Tricot